Nos confrères d’Electron Libre avaient éventé la nouvelle, qui a été confirmée. Le premier secrétaire général de l’Hadopi s’appelle Eric Walter. Ancien conseiller des technologies de l’information et de la communication au ministère de l’Intérieur jusqu’en 2007, l’homme avait dirigé le service Internet de l’UMP pendant la campagne de Nicolas Sarkozy. Il a ensuite rejoint Rama Yade aux Droits de l’Homme et aux Sports. C’est donc un homme de confiance du Président qui débarque rue du Texel.

En tant que secrétaire général, selon la définition de l’offre d’emploi publique publiée le mois dernier, Eric Walter sera « chargé du fonctionnement et de la coordination des services sous l’autorité du Président » de l’Hadopi, Marie-Françoise Marais. Investi de « la mise en œuvre des orientations et la préparation des décisions de la Haute Autorité« , ses missions sont nombreuses : organiser la concertation de toutes les parties prenantes (industrie culturelle, consommateurs, FAI, éditeurs de logiciels de sécurisation, industriels de l’électronique grand public), « susciter l’intérêt de communautés de chercheurs pour les thèmes susceptibles d’éclairer l’action future de la Haute Autorité« , échanger avec ses homologues internationaux, s’assurer de la bonne exécution des décisions prises par l’Hadopi…

Le risque n’est toutefois pas exclu que l’Hadopi soit aussi inutile que l’ARMT (Autorité de Régulation des Mesures Techniques) qu’elle remplace. Tant que les principaux décrets d’application ne sont pas publiés, et tant que la CNIL n’a pas donné son autorisation de collecter les adresses IP des pirates présumés, l’Hadopi restera une coquille vide destinée avant tout aux colloques et aux petits fours.

Elle aura au moins le mérite d’assurer une rémunération notamment à Frank Riester et Michel Thiollière, les deux rapporteurs de la loi Hadopi au Parlement, qui recevront chacun « une indemnité forfaitaire pour chaque séance plénière du collège, dans la limite d’un plafond annuel« .

Dans une interview à ZDNet livrée pendant la campagne électorale, Eric Walter s’était exprimé sur les suites à donner à la lutte contre le piratage, alors que Nicolas Sarkozy s’était fortement opposé à la licence globale. « La protection du droit de propriété est essentielle pour Nicolas Sarkozy, et sa conviction est inébranlable en la matière. Nous ne considérons pas aujourd’hui que les droits des consommateurs soient lésés« , indiquait-il.

« Par ailleurs, ajoutait Eric Walter, la loi Dadvsi prévoit un bilan qui doit être fait d’ici fin 2007. Nicolas Sarkozy a déjà confirmé que s’il était élu président de la République, ce bilan serait fait de la façon la plus ouverte possible et que des conséquences en seraient tirées« .

Or deux ans après l’élection le bilan de la loi DADVSI n’a toujours pas été fait, malgré les demandes répétées des parlementaires. Et la loi Hadopi a été votée sans dresser le bilan de la loi de 2006.

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