Mise à jour : La Haute cour de Londres a donné raison au groupe de rock, en estimant jeudi que le contrat signé en 1967 avec EMI ne permettait pas à la maison de disques de vendre ses morceaux à l’unité sur Internet. C’est donc le droit moral du groupe qui est préservé, Pink Floyd ayant expliqué à la cour que le groupe était réputé pour ses albums où certains morceaux s’enchaînent sans rupture. EMI a par ailleurs été condamné à verser environ 60.000 livres sterling de frais de justice au groupe, et n’aura pas le droit de faire appel (ce qui nous semble étrange mais c’est ce que rapporte l’AFP).
Article du 10 mars 2010 – Un album de musique est-il un simple regroupement de divers titres d’un chanteur ou bien cela forme-t-il un ensemble artistique cohérent ? Sans doute pourrions-nous débattre des heures sur cette question, en nous demandant si l’écoute isolée d’un morceau tiré d’un album n’entame pas le travail musical global qu’a réalisé l’artiste. D’autres en revanche ont déjà pesé le pour et le contre. C’est le cas de Pink Floyd, qui vient d’attaquer EMI en justice.
Le célèbre groupe de rock britannique reproche en effet à la maison de disques d’avoir enfreint le contrat qui les liait. Signé pour la première fois en 1967, puis renégocié en 1999, celui-ci autorisait EMI à vendre les musiques du groupe en respectant le format des albums. Ainsi, il n’était pas possible de trouver à l’époque des « singles » de Pink Floyd chez les disquaires. Or le contrat fut signé environ deux ans avant l’arrivée d’iTunes… et sa fameuse vente de musique à l’unité.
Et c’est justement là que le bât blesse. Selon Pink Floyd, il n’a jamais été question de vendre les œuvres musicales à l’unité. Chaque titre présent sur un album fait parti d’un ensemble pensé et conçu par le groupe. Dès lors, il est inconcevable de vendre les morceaux de The Dark Side of the Moon, Wish You Were Here ou encore The Wall un par un. Mais alors, pourquoi le groupe ne réagit-il que maintenant ?
Selon The Telegraph, la principale raison serait avant tout financière. Les avocats de Pink Floyd estiment que le calcul des royalties n’est pas juste, puisque la vente des titres à l’unité est plus avantageuse pour la major que pour le groupe. Mais pour la major, c’est un mauvais procès qui s’engage : à l’époque, elle ne pouvait pas anticiper l’arrivée prochaine des plates-formes légales de téléchargement.
La question de la vente des titres à l’unité n’est pas nouvelle. Il y a trois ans, le rappeur Jay-Z s’était également déclaré défavorable à cette façon de vendre la musique d’un artiste. Celui-ci avait d’ailleurs fait un parallèle audacieux avec le cinéma, en rappelant que « les films ne sont pas vendus scène par scène, je ne vois pas pourquoi cette collection devrait être séparée en singles individuels« .
(Photo creative commons Ummagumma)
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