Avec plus de 926 000 articles au compteur de la version francophone (et plus de 3,2 millions pour la version anglophone !), Wikipédia est sans aucun doute l’une des plus belles réussites du web et du travail collaboratif. Après neuf ans d’existence, l’encyclopédie libre et gratuite est désormais omniprésente et profondément ancrée dans le paysage des internautes, malgré l’apparition ponctuelle de polémiques sur la qualité réelle de son contenu ou sur les actes de vandalisme commis par quelques internautes.
Ces inquiétudes légitimes sur le contenu de l’encyclopédie ne l’ont cependant pas empêché d’être citée par le magazine Time lorsque l’hebdomadaire décerna le prix de la personnalité de l’année 2006 à la population dans son ensemble, aux côtés d’autres services très populaires comme YouTube et MySpace. Et à force d’être partout et de s’avérer très pratique, l’encyclopédie s’est naturellement imposée comme une source convenable d’informations, notamment chez les élèves
C’est ce que souligne une étude américaine portant sur l’importance de Wikipédia dans le travail scolaire des étudiants. Si l’on en croit les conclusions de cette enquête, nombre d’entre eux s’appuient désormais sur le site web pour mener à bien un projet. Ainsi, 82 % des personnes interrogées ont affirmé s’être rendu sur Wikipédia pour obtenir des informations sur un sujet bien précis.
Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, Wikipédia n’est pas l’alpha et l’omega de l’étudiant. 76 % des sondés ont expliqué que le site était surtout un bon moyen pour démarrer un travail ou pour collecter des informations. En d’autres termes, ils ne se limitent pas à l’encyclopédie et n’hésitent pas à étendre leurs sources, qu’elles soient sur Internet ou dans des ouvrages. Cela contraste nettement avec les inquiétudes de certains professeurs à l’égard de l’encyclopédie. En effet, quelques-uns d’entre eux s’inquiètent de voir une mode du « copier/coller » se développer chez les élèves, au détriment d’une vraie reflexion personnelle.
En réalité, les étudiants sont parfaitement conscients des limites de Wikipédia. Seuls 17 % d’entre eux ont déclaré utiliser l’encyclopédie en le décrivant comme un site plus crédible que les autres. Une écrasante majorité (97 %) continue de toute façon à puiser dans des ouvrages de référence et dans les ressources universitaires (93 %). Alors, si le site ne sert que de point de départ pour leur travail, pourquoi diable les étudiants n’en parlent-ils pas avec leurs professeurs ?
Parce qu’ils sont au courant de la stigmatisation de Wikipédia et de ses faiblesses. Ils préfèrent donc ne pas évoquer l’encyclopédie pour éviter de se mettre à dos les professeurs et de jeter le discrédit sur leur travail. Soulignons toutefois qu’il s’agit ici d’étudiants engagés dans des études supérieures et âgés entre 20 et 30 ans.Une étude similaire menée auprès d’élèves plus jeunes aurait probablement une conclusion différente.
Cette nouvelle approche du travail scolaire n’est toutefois pas sans rappeler l’expérimentation actuellement menée dans certains établissements danois. L’année dernière, le gouvernement a lancé un projet assez étonnant qui durera jusqu’en 2011. Des lycéens de quatorze lycées auront le droit d’accéder à Internet durant les examens, dont le fameux A Level, l’équivalent du baccalauréat en France. Un essai audacieux, qui doit permettre à chacun de s’adapter à la nouvelle façon d’apprendre, de s’informer et de travailler avec Internet.
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