Selon les conclusions d’une étude menée par GfK Custom Research, les internautes français ne sont toujours pas disposés à consommer des contenus web payants. Une situation d’autant plus paradoxale que l’Internet a désormais pris une place très importante. Pas moins de 75 % des sondés ont affirmé se connecter tous les jours, tandis que 54 % considèrent que le réseau des réseaux a un impact positif pour la société. Et une écrasante majorité (89 %) souhaite que les contenus et les informations restent gratuits sur la toile.

Pourquoi une telle opposition aux contenus payants ? Selon Alexis Helcmanocki, le directeur du Pôle Telecom, IT & Consumer Electronics chez GfK, le problème vient d’un mythe persistant chez les internautes : « la France est le pays qui souffre le plus du mythe de la gratuité d’Internet« , alors que les internautes d’autres pays sont plus enclins à consommer des contenus payants. L’étude souligne même que 50 % des internautes s’opposent même à la publicité en ligne intégrée dans ces contenus et informations, alors que bien souvent cette dernière permet justement à de nombreux sites web et services d’exister gratuitement.

« Là où d’autres pays, USA et Europe du Nord en tête, ont su expliquer à leurs opinions publiques que Internet était un nouvel accès à l’information et aux contenus, mais pas un nouvel écosystème, la France n’a pas su faire passer le message à ses internautes. Devant les échecs des offres payantes, les éditeurs ont massivement basculé sur des modèles gratuits qui restent gravés dans dans l’inconscient collectif Français : internet, c’est gratuit ! » a-t-il poursuivi.

Paradoxal l’internaute français ? En tout cas, les internautes d’autres pays développés acceptent davantage de payer. Selon l’enquête de GfK, les Anglais et les Suédois acceptent à plus de 20 % de payer pour des contenus et des informations. Aux États-Unis, la tendance est encore plus marquée, avec 57 % des internautes américains favorables à la publicité permettant à certains contenus d’être gratuits.

Une situation qui n’est pas pour autant insoluble. « Au final, si cette étude GfK semble démontrer, au niveau mondial, une réticence certaine des internautes à payer pour les contenus et informations qu’ils vont chercher sur le web, des axes encourageants se dessinent. D’une part, l’adhésion au concept de la publicité comme paliatif, même partiel, au paiement par l’utilisateur, démontre que les internautes conçoivent que ce qu’ils trouvent sur le web a une valeur, mais également un coût. Cette prise de conscience est un axe de progrès majeur pour les acteurs du marché » a poursuivi Alexis Helcmanocki.

L’étude, menée auprès de 16 800 individus, souligne donc la difficulté pour les éditeurs de sortir du modèle 100 % gratuit financé par la publicité. Une situation d’autant plus difficile en France dans la mesure où bon nombre d’internautes refusent également les contenus publicitaires permettant de rendre gratuit des contenus. Seuls 8 % des internautes français se sont déclarés prêts à payer pour des contenus ou des informations.

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