Mise à jour : Contrairement à ce que laissait croire l’article du Figaro, la gendarmerie n’a pas pénétré les bases de données du site pour obtenir l’identité de ses clients. Voir notre complément d’information.
Pour le citoyen lambda, « le fait d’accéder ou de se maintenir, frauduleusement, dans tout ou partie d’un système de traitement automatisé de données est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30000 euros d’amende« . C’est l’article 323-1 du code pénal qui le dispose. En revanche, il semble que les gendarmes bénéficient du blanc seing de la justice pour jouer les hackers, y compris à l’égard de sites étrangers.
Le Figaro raconte ainsi que les gendarmes spécialisés en cybercriminalité de Rosny-Sous-Bois ont procédé depuis le début du mois à l’arrestation de propriétaires de véhicules qui avaient acheté sur Internet des détecteurs de radars, dont la détention est prohibée en France. Quelques 600 suspects auraient été identifiés. Mais comment ?
Les « cybergendarmes » ont infiltré le site detecteursradars.com, basé en Andorre, qui propose des appareils pour environ 500€. Ils auraient notamment pu identifier les clients en pénétrant les bases de données des systèmes de paiement. Les listes ainsi obtenues sont minutieusement étudiées et les informations transmises aux antennes locales des gendarmeries qui prennent le relais. L’action est menée en collaboration avec les parquets, qui suivent de très près cette opération, précise la direction générale de la gendarmerie.
Etonnant, à plus d’un titre. D’abord, le fait que la gendarmerie puisse ainsi hacker des sites Internet pour accéder à leur base de données est inquiétant, si ce n’est illégal. Quels sont les délits suspectés qui autorisent la gendarmerie à utiliser de telles méthodes de barbouzes ?
Ensuite, le fait qu’ils puissent le faire contre des sites hébergés à l’étranger semble relever, en outre, d’un problème diplomatique considérable. Qu’en pense l’Andorre ?
L’affaire nous rappelle les révélations qu’avait faite un député, sans avoir l’air de trahir un secret bien gardé, lorsqu’il avait expliqué tout naturellement que les services de renseignement de la police nationale (SDIG) étaient en possession du contenu de certains SMS. A priori sans aucune base légale.
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