Ca ne vaut pas notre première dame, qui disait il y a quelques années « avoir grand plaisir à être téléportée » (téléchargée), car « au fond quand on est piraté c’est qu’on intéresse les gens« . Mais c’est encore mieux.
Le ministre de l’intérieur italien Roberto Maroni a confessé, d’abord le 10 avril dans un hebdomadaire puis le lendemain à la radio, qu’il téléchargeait des œuvres piratées sur eMule.
Selon l’homologue de Brice Hortefeux, il s’agit d’un simple échange sans but commercial, qui ne doit pas être assimilé à un acte délictuel. C’est comme « faire une copie d’un CD que l’on a acheté pour la donner à d’autres« , explique-t-il. Il rejoint ainsi la position exprimée par la justice espagnole, mais s’oppose à la justice de son propre pays qui s’acharne à bloquer The Pirate Bay.
Maroni estime qu’Hadopi est « une mauvaise solution qui ne fonctionne pas« , ce qui devrait beaucoup déplaire aux gouvernements français et italiens. Les deux pays ont signé en début d’année dernière un accord de collaboration qui visait justement à lutter contre le piratage sur Internet, via une riposte graduée. Une solution qui ravit particulièrement Silvio Berlusconi, qui possède l’un des principaux groupes de médias européens, et qui a donc un intérêt économique direct à lutter contre l’échange gracieux d’œuvres sur Internet.
Courageuse, la déclaration de Roberto Maroni a été saluée comme il se doit par de nombreux députés, des activistes, des journalistes, des blogeurs ou encore des avocats, qui ont signé ensemble une lettre ouverte qui appelle le gouvernement à légaliser l’échange de fichiers à but non lucratif. « Nous saluons le courage et la sincérité de ceux qui, comme lui, assument la responsabilité politique de dire ce qui se passe dans la vie quotidienne dans notre pays, le fait que des millions de personnes choisissent maintenant l’outil qui leur permet de rechercher et d’échanger les contenus qui les intéressent le plus« , peut-on ainsi lire. « Si vous souhaitez devenir le promoteur d’une initiative législative, ou approfondir les arguments, nous mettons à votre disposition l’aide d’experts et de groupes de réflexion qui pourront enrichir le travail et le débat sur les difficultés à prendre en considération« .
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