En décembre dernier, Mark Gimein publiait un article affirmant que la guerre contre le spam avait été remportée par les utilisateurs et les services de messagerie. Selon lui, même si l’essentiel des messages échangés est indésirable, leur nombre importe peu au final. Et pour cause, les filtres désormais en place – et mis à jour régulièrement – sont un rempart suffisamment efficace pour empêcher les spams d’arriver dans la boite de réception.
Il est certain que le temps où les boites aux lettres étaient envahies de publicités semble révolu. À moins de le faire vraiment exprès, rares sont les messages offrant « des pilules améliorant la virilité » ou expliquant comment faire sortir « des millions cachés dans des comptes en Suisse » pour le compte d’un riche prince Nigérian spolié. Avec à la clé une somptueuse récompense.
Malheureusement, ce que Mark Gimein prenait pour une victoire définitive pourrait en réalité n’être qu’un bref répis. Car les spammeurs ont de la ressource. Et beaucoup de moyens. Selon le New York Times, les spammeurs n’hésitent plus à recruter des internautes situés dans les pays en voie de développement (Inde, Bangladesh ou Chine par exemple) pour contourner les protections déployées pour filtrer les messages publicitaires.
En effet, l’une des protections les plus prisées pour lutter contre les robots spammeurs est le captcha, ce fameux test permettant de différencier un humain d’un système automatisé. Concrètement, il s’agit d’une image aléatoire affichant des lettres et des chiffres plus ou moins déformées que l’utilisateur devra réécrire dans un champ prévu à cet effet. Et pour éviter que les robots ne gagnent en expérience, l’image est à chaque fois modifiée et distordue.
Selon le quotidien américain, le déchiffrement d’un millier de captchas rapporte entre 80 centimes de dollar et 1,20 dollar. Une somme ridicule pour nos standards occidentaux, mais qui peut représenter un salaire bien plus convenable dans les pays en voie de développement. Si cette méthode se généralise, cela pose la question de la pérennité des systèmes de captchas. Et de se réfléchir à d’autres solutions, comme l’e-mail payant ?
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