Elle devait être lancée en ce jour de Fête de la Musique, le 21 juin. Mais finalement, elle est bien repoussée à la rentrée de septembre. Déjà détestée chez les jeunes, la Carte Musique Jeune qu’a souhaité Nicolas Sarkozy pour subventionner l’industrie musicale ne verra pas le jour cet été. Pour inciter les internautes à payer leur musique en ligne, l’Etat financera la moitié du montant des cartes avec l’argent du contribuable, avec un budget de 75 millions d’euros sur 3 ans. Les tickets d’achat ou de location de musique pourront être utilisés auprès des plate-formes partenaires, dont le nombre est encore inconnu.
Le jour-même où elle donnait son autorisation de collecter les adresses IP sur les réseaux P2P pour mettre en œuvre l’Hadopi, la CNIL a étudié un projet d’arrêté sur la carte musique, pour probablement valider la création d’un fichier central des consommateurs. Mais ni son avis ni l’arrêté n’ont encore été publiés au Journal Officiel. Par ailleurs, le ministère de la Culture devra passer l’obstacle de Bruxelles, qui bloquera la Carte Musique Jeune s’il y voit une forme injustifiée d’aide directe publique à un secteur privé.
Du côté du SNEP, on tente de garder tête haute. L’envoi des premiers e-mails de l’Hadopi se faisant attendre, et étant probablement lui-aussi repoussé à la rentrée, l’alignement des calendriers devrait permettre de muscler l’opération de communication. « Plutôt que de risquer votre abonnement à Internet, achetez une Carte Musique à moitié prix ». La période de fin-août / début septembre est aussi traditionnellement celle réservée aux plus grosses sorties des maisons de disques, et à la préparation des matraquages publicitaires de fin d’année. Or les producteurs ont déjà prévu de glisser un message pour la Carte Musique Jeune dans leurs campagnes de publicité pour leurs sorties musicales.
Mais plus l’on s’enfoncera dans la crise, plus le déficit budgétaire de l’Etat paraîtra insupportable, plus la Carte Musique Jeune apparaîtra profondément outrancière pour le contribuable.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !