C’est décidément une bien étrange vision qu’a Google du succès ! Invité à s’exprimer sur différents sujets dans lesquels la firme est impliquée, Eric Schmidt a déclaré dans un récent entretien que le succès du Nexus One, un smartphone conçu en partenariat avec HTC, avait été tel que le géant américain préférait ne pas poursuivre dans cette voie-là.
À l’origine, « l’idée de départ était de faire le Nexus One pour inciter l’industrie de la téléphonie mobile à aller de l’avant. Ça a été une vraie réussite. Ce fut un tel succès que nous n’avons pas eu besoin d’en faire un second. Nous avons le sentiment que cela a été positif, mais beaucoup nous ont énormément critiqué pour cela » a expliqué le patron de Google au Telegraph.
« J’ai donc appelé le conseil d’administration et j’ai annoncé : « ok, ça a marché. Félicitations – nous arrêtons là ». Nous aimons cette flexibilité, nous pensons que cette dernière est caractéristique d’une certaine souplesse à notre échelle » a conclu Eric Schmidt. Il n’y aura donc pas de Nexus Two dans la mesure ou le premier a été une franche réussite. Mais est-ce vraiment le cas ?
En mars dernier, nous avions mis en lumière les chiffres de Flury, une société spécialisée dans l’étude du marché des mobiles. À l’époque, la firme avait montré que le Nexus One n’avait pas connu un succès aussi foudroyant que ce que voudrait bien nous faire croire Eric Schmidt. En effet, à peine 135 000 exemplaires furent écoulés. Un chiffre particulièrement bas face à des mobiles ayant franchi la barre du million d’unités dans le même laps de temps.
Cette mauvaise performance s’explique en partie par l’absence de stratégie publicitaire. En effet, au lancement de l’appareil, seule une page web présentait le produit, tandis que l’opérateur partenaire n’avait aucun appareil en démonstration pour attirer des clients potentiels. Difficile dans ces conditions de dépasser le traditionnel cercle des férus de high tech. Sans parler de la date du lancement, un 5 janvier, quelques jours après les fêtes de fin d’année.
Alors, Google voulait-t-il vraiment jouer ce rôle de carburant pour relancer l’innovation dans un secteur déjà fortement concurrentiel ? Difficile à dire, mais le relatif échec du Nexus One donne le sentiment que la firme de Mountain View préfère quitter le secteur la tête haute. Mais que l’entreprise américaine se rassure, d’autres mobiles sous Android rencontrent malgré tout un certain succès.
À moins que la guerre ouverte entre Apple et Google a finalement lassé ce dernier ? On se souvient de la forte rancoeur de Steve Jobs, qui avait expliqué qu’Apple « ne s’était pas rendu sur le marché de la recherche« , en référence aux incursions de Google dans le marché de la téléphonie mobile. « Ils sont venus sur le marché de la téléphonie. Soyez assurés qu’ils veulent tuer l’iPhone. Nous n’allons pas les laisser faire » avait lancé le patron d’Apple, mécontent de voir son ancien allié marcher sur ses plates-bandes.
Est-ce à dire que Google et Apple vont signer la trêve dans ce domaine ? Peut-être. Mais pas question non plus de dérouler le tapis rouge pour la firme de Cupertino : « nous n’avons pas de plan pour abattre Apple » a expliqué Eric Schmidt. « Ce n’est pas ainsi que nous opérons« . « Nous essayons de faire quelque-chose de différent par rapport à Apple et la bonne nouvelle c’est qu’Apple rend les choses plus faciles » a poursuivi le PDG américain.
Et au final, c’est peut-être à travers le prisme des systèmes d’exploitation mobiles que se trouve le vrai succès de Google. Un système d’exploitation qui a réussi à se répandre sur différentes plates-formes, de Motorola à HTC en passant par Samsung. De quoi mettre sous pression Apple, qui reste malgré tout limité à ses seuls iPhone.
En effet, « la différence entre le modèle d’Apple et celui de Google est facile à comprendre – il sont complètement différents. Le modèle de Google est complètement ouvert. Concrètement, vous pouvez prendre le logiciel – c’est libre -, vous pouvez le modifier à votre guise, vous pouvez ajouter n’importe quelle application, vous pouvez bâtir n’importe quel modèle économique et par dessus tout vous pouvez ajouter n’importe quel type de matériel. Le modèle d’Apple est l’inverse« .
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