Mise à jour : Dans une interview à Owni, le cofondateur de Jiwa Jean-Marc Plueger est revenu sur les discussions menées par le ministère de la Culture avec les plateformes de musique en ligne et les ayants droit, pour la mise en place de la Carte Musique Jeune. « On y a passé des dizaines d’heures, une nombre de réunions incalculables, pour finalement nous expliquer un dispositif qui était une vraie usine à gaz. Et qui ne correspondait vraiment pas au mode de consommation de la musique en ligne aujourd’hui. On nous a annoncé que ça devait arriver le 21 juin, puis que c’était repoussé en septembre, et aujourd’hui que ça pourrait ne pas voir le jour du tout. On y a perdu pas mal de temps et d’énergie« , critique-t-il. Confirmant ainsi ce que nous pressentions depuis longtemps. Et l’on ne s’en plaindra pas, tant paraissait inacceptable l’idée de consacrer 75 millions d’euros de l’argent du contribuable à une subvention qui encourage l’industrie du disque à ne pas remettre en cause sa manière d’aborder le marché numérique.
Article du 28 juillet 2010 – Elle était programmée pour arriver le jour de la Fête de la Musique, le 21 juin. Elle a ensuite été repoussée au mois de septembre officiellement pour des raisons de communication, et finalement ne devrait pas arriver dans les scénarios optimistes avant le mois d’octobre. Emmanuel Paquette indique sur L’Express que le lancement de la Carte Musique Jeune « arrivera au mois d’octobre« , mais le ministère concède que ça n’est pas certain, même s’il se veut rassurant pour les maisons de disques et les plate-formes.
« Il reste encore quelques ajustements à faire. Nous attendons le retour de la Commission européenne, mais nous sommes très sereins pour un lancement en octobre« , a ainsi confié le ministère au journaliste. Une mauvaise nouvelle pour les professionnels de la musique qui devront attendre avant de profiter de l’effet d’aubaine espéré. Starzik, qui avait promis une embauche pour toutes les 10.000 cartes achetées, doit ronger son frein avant de foncer déposer ses annonces au Pôle Emploi.
Dotée malgré la rigueur budgétaire d’une enveloppe de 75 millions d’euros sur 3 ans, la « carte » se présentera sous la forme de bons d’achats dématérialisés, réservés aux internautes de 12 à 25 ans. D’une valeur faciale maximale de 50 euros, ils coûteront moitié moins chers à leurs utilisateurs. Le reste étant payé par le contribuable.
L’idée-même de la Carte Musique Jeune semblait détestée par les jeunes interrogés par le gouvernement, mais celui-ci mise sur la médiatisation de l’envoi des premiers e-mails de l’Hadopi en septembre pour doper les ventes. Certes, les ados sauront sans aucun doute contourner la riposte graduée en passant par des services de téléchargement direct ou des VPN qui garantissent l’anonymat. Mais les autorités pensent convaincre leurs parents de compléter l’argent de poche de leurs rejetons par une Carte Musique Jeune plutôt que de risquer une coupure qui empêchera de consulter les e-mails de maman.
Reste cependant une énigme. Le 10 juin dernier, la CNIL a étudié un projet de décret relatif à la Carte Musique Jeune, parce qu’elle impose de créer un fichier des internautes clients en relevant notamment leur identité et leur âge, ce qui est particulièrement sensible s’agissant de mineurs. Or malgré nos demandes répétées, ni le projet de décret ni l’avis de la CNIL ne nous ont jamais été communiqués. Comme s’ils posaient problèmes.
Comme l’indique lui-même le ministère de la Culture, le projet doit aussi être validé par Bruxelles, qui pourrait y voir une subvention illégale, ou une distorsion de concurrence.
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