Après avoir longtemps limité la durée d’upload d’une vidéo à 10 minutes, YouTube a relevé hier ce cap. Désormais, chaque internaute peut uploader une vidéo de 15 minutes. Cette mesure est le résultat du travail fourni par le géant américain dans sa technologie anti-piratage : Content ID. Grâce à ce système de marquage, les ayants droit peuvent agir plus efficacement contre des uploaders mettant en ligne des contenus ne leur appartenant pas.

Depuis que Google a racheté YouTube pour 1,65 milliard de dollars en 2006, la firme américaine s’est attachée à améliorer régulièrement la plate-forme vidéo. Ainsi, le service s’est mis progressivement à la haute-définition (en 720p et en 1080p), mais également à la très haute-définition (4K). Et puisque les fichiers étaient de plus en plus imposants, le géant de la recherche a tout naturellement augmenté à plusieurs reprises la limite pour chaque fichier (100 Mo, puis 1 Go et maintenant 2 Go).

Pour YouTube, ces améliorations étaient inévitables. Bien que la plate-forme reste le leader incontesté dans son domaine, la multiplication des contenus en haute-définition était une tendance qu’il ne fallait surtout pas manquer. Néanmoins, quatre ans après le rachat de YouTube, il y a une option que la plate-forme n’a pas modifié : il s’agit de la durée de chaque vidéo, limitée à 10 minutes.

Or, dans un billet de blog publié hier, la firme américaine a annoncé avoir relevé ce cap de 50 %. Désormais, les internautes pourront mettre en ligne des vidéos d’une durée maximale de 15 minutes. Auparavant, seuls certains comptes spéciaux pouvaient contourner cette limite et uploader des contenus d’une durée bien plus importante. Par exemple, le profil officiel de la Maison Blanche possède des vidéos dont la durée atteint largement trois heures.

Si YouTube pouvait réceptionner des vidéos aussi longues, pourquoi la plate-forme n’a-t-elle pas proposé cette fonctionnalité à tous les internautes ? En fait, cette limite de 10 minutes était avant tout une mesure pour limiter l’envoi de contenus violant le droit d’auteur. En effet, les plates-formes de vidéos sont largement utilisées par les passionnés d’animation japonaise, de séries TV ou même de films.

La durée de ces programmes étant généralement d’au moins 20 minutes, cette limite devait justement freiner les ardeurs des internautes les plus enthousiastes. Une mesure à l’efficacité néanmoins relative, dans la mesure où beaucoup d’uploaders découpent désormais un épisode en plusieurs parties afin de pouvoir mettre en ligne quand même les vidéos en question.

Alors, pourquoi maintenant ? Selon YouTube, ses filtres de protection des droits d’auteur sont désormais suffisamment au point pour permettre aux ayants droit d’intervenir en cas de mise en ligne d’un fichier protégé par les droits d’auteur. Sa technologie Content ID permettrait d’examiner pas moins de 100 ans de vidéos chaque jour.

« Désormais, l’ensemble des principaux studios de cinéma, de labels de musique et plus de 1 000 autres partenaires utilisent la technologie Content ID pour gérer leurs contenus sur YouTube. Grâce au succès de ces efforts techniques, nous sommes en mesure d’augmenter la limite d’upload dès aujourd’hui » a expliqué la firme sur son blog.

Et de terminer en rappelant que la firme continuera fermement « de proposer des technologies et des outils avancés pour protéger les droits d’auteur des ayants droit petits et grands à travers le monde« . Reste à savoir si YouTube aura suffisamment confiance en sa technologie anti-piratage pour relever encore cette limite. Car ce rehaussement de 5 minutes est pour le moins timide pour une société qui semble très confiante dans sa technologie Content ID.

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