Hier, Oracle annonçait avoir déposé une plainte contre Google pour violation de brevets. Selon l’entreprise américaine, la firme de Mountain View a « violé sciemment, et à plusieurs reprises, la propriété intellectuelle d’Oracle » en ne respectant pas ses brevets sur la technologie Java.
Dans cette affaire, c’est le système d’exploitation mobile Android qui est précisément en cause. Pour développer l’O.S., Google s’est appuyé sur Dalvik, une machine virtuelle dédiée à la plate-forme Java. Problème, Dalvik est une réécriture non-officielle du langage et des API. Et ces derniers sont couverts par les brevets logiciels. Dans la mesure où Oracle a racheté Sun Microsystems en 2009, l’entreprise a mécaniquement mis la main sur les brevets logiciels en question.
Silencieux jusqu’à maintenant, Google a finalement réagi dans un communiqué de presse : « nous sommes déçus de voir qu’Oracle a fait le choix d’attaquer Google et la communauté open source de Java à travers cette poursuite sans fondement. La communauté open source de Java est allée plus loin que n’importe quelle société et travaille chaque jour pour faire du web un endroit meilleur. Nous continuerons de défendre fermement les standards open source et nous continuerons de travailler avec l’industrie pour développer la plate-forme Android« .
Manifestement, Google cherche à impliquer la communauté open source dans cette affaire, en plaçant par la même occasion en victime des assauts d’Oracle. En 2006, Sun Microsystems décidait de modifier la licence de sa plate-forme Java. Auparavant propriétaire, l’entreprise opta pour une licence GNU General Public License (GPL). La ligne de défense de Google sera sans doute d’affirmer qu’Android ne viole aucun brevet, puisque la plate-forme Java est open source. De toute façon, quelle autre défense Google peut-il utiliser ?
Si Google a largement les épaules pour faire face au procès, le risque d’une défaite judiciaire n’est pas à exclure. Et au regard de la popularité d’Android, le juge pourrait très bien demander des dommages et intérêts particulièrement élevés. Mais si Google a effectivement violé des brevets logiciels, pourquoi Sun n’a-t-il pas porté plainte avant son rachat par Oracle, en 2009 ?
Pour Stephen Shankland, de CNET, c’est une question de moyens. Sun Microsystems n’avait pas la capacité financière d’engager une lutte contre Google. D’ailleurs, l’entreprise s’est faite racheter par un concurrent. Oracle en revanche aurait une expérience plus pointue dans ce domaine, tout en disposant de ressources plus importantes. Un minimum lorsqu’on s’attaque à une entreprise appelée Google.
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