L’éditeur américain Electronic Arts (EA) doit sortir à la mi-octobre un nouveau volet de son jeu à succès Medal of Honor, dont le champ de bataille sera cette année l’Afghanistan, dans un scénario qui oppose les forces de l’OTAN et les insurgés talibans. Mais le jeu qui sortira sur PC, Xbox 360 et PS3 provoque déjà la colère des autorités Britanniques.
Le secrétaire à la défense Liam Fox a en effet expliqué dans le Sunday Times qu’il était « dégoûté et en colère« , depuis qu’il a découvert que le jeu permettra aux joueurs d’incarner des talibans lors des parties multijoueurs qui opposeront les deux camps. « Il est choquant que quelqu’un puisse trouver acceptable de recréer les actes des talibans« , a-t-il ainsi tranché.
A mi-mots, il demande à ses concitoyens de ne pas acheter le jeu, par solidarité pour les troupes britanniques postées en Afghanistan. « Il est difficile d’imaginer qu’un de nos concitoyens puisse vouloir acheter un jeu si anti-britannique« , lâche-t-il, plus explicite à l’égard des revendeurs : « je demande aux marchands de montrer leur soutien aux forces armées et de bannir ce produit de mauvais goût« .
Pour le moment, les revendeurs n’ont pas souhaité suivre l’appel au boycott, avec lequel le gouvernement britannique a pris ses distances. Un porte-parole du ministère des Média, de la Culture et des Sports a ainsi assuré que les propos de Liam Fox reflétaient uniquement sa position personnelle, et non celle du gouvernement dans son ensemble.
De son côté, Electronic Arts a rejeté toute idée de mauvaise goût, en rappelant que ce sont les règles du genre. « Nous donnons aux joueurs la possibilité de jouer dans chaque camp. La plupart d’entre nous faisons ça depuis que nous avons sept ans. Si quelqu’un joue le policier, un autre doit faire le voleur, quelqu’un doit être le pirate, quelqu’un doit être l’extra-terreste. Dans Medal of Honor multijoueurs, quelqu’un doit faire le Taliban« .
En avril dernier, l’éditeur Konami avait préféré abandonner la sortie de Six Days In Fallujah, dont l’action se déroulait en Irak. L’idée de jouer la bataille de Falloujah, qui avait fait plusieurs milliers de morts civils en 2004, avait été très vivement critiquée des deux côtés de l’Atlantique.
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