Ca n’était déjà pas simple pour le consommateur, mais ça va devenir en plus un véritable casse-tête pour l’observateur. En octobre dernier, nous apprenions la formation d’un consortium baptisé Coral dont le but est d’établir un standard pour l’interopérabilité des DRM. Parmi les membres de ce consortium se trouvent d’importants acteurs du monde de l’électronique grand public tels que HP, Sony, Philips, Samsung, Matsushita (Panasonic), et Intertrust.
Lors du MIDEM, nous avons appris la formation d’une nouvelle joint-venture, la Marlin Joint Development Association. Le but du centre de recherche est d’établir un système open-source de gestion des droits numériques. Et qui retrouve-t-on à l’origine de cette nouvelle structure : Sony, Philips, Samsung, Matsushita/Panasonic et le spécialiste du DRM InterTrust.
Sans doute des mésententes au sein du consortium auront convaincu ces acteurs de créer déjà une nouvelle organisation. Il faut dire que Coral ne semble pas très ambitieux ni très audacieux lorsqu’il s’agit de définir concrètement comment se réalisera l’interopérabilité des systèmes (voir à ce propos notre actualité du 9 octobre 2004).
Pourquoi un DRM Open-Source ?
D’ici cet été, la version 1.0 de Marlin devrait être disponible et son code rendu public par l’association. Le système « pourra ainsi être utilisé par n’importe quelle société, probablement celles disposant de moyens financiers limités, pour créer leur propre système de DRM, selon leurs souhaits« , commentait LExpansion.com.
Dans sa présentation majeure intitulée Intéropérabilité : l’Arlésienne du DRM, le cofondateur du collectif EUCD.info Christophe Espern avait conclu que par essence, « une mesure technique ne peut pas être distribuée sous licence libre ou plus exactement [que] la communauté du logiciel libre ne peut pas prétendre développer des mesures techniques prétendues efficaces« .
Contacté à propos de l’initiative Marlin, Christophe Espern nous met en garde. « Dans une architecture type TCPA, c’est possible« , assure-t-il. Mais cela veut dire que tout sera contrôlé au niveau du matériel par ces puces nouvelles générations censées empêcher toute action non autorisée. Certes, les DRM de Marlin seront probablement proposés sous une licence open-source, mais « ce sera employé par des périphériques électroniques blindés de puces type TCPA qui communiqueront avec des serveurs domestiques de contenus type Windows Media Center, eux-mêmes communiquant avec les serveurs d’authentification des constructeurs« .
Avec les puces TCPA proposées par Intel, il sera impossible de modifier la configuration d’un périphérique ou d’un logiciel sans perdre la clé qui aurait permis d’être authentifié par les serveurs des constructeurs. « Tout constructeur non autorisé par un quelconque comité créé pour l’occasion ne pourra pas interopérer avec les autres« , avertit Christophe Espern.
Cela veut dire aussi, par exemple, qu’un noyau Linux compilé par ses propres moyens sera incapable d’accéder à du contenu protégé par un système tel que Marlin.
Open-source est une expression à la mode récupérée par le marketing des industriels, mais il n’est certainement pas la solution miracle à tous les maux du DRM…
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