Il aura fallu qu’un article du New York Times publié ce week-end l’y pousse. Lundi, Microsoft a regretté que les lois anti-piratage soient exploitées par la Russie pour intimider des groupes d’opposition, des ONG, des journaux, ou des dissidents.
Le quotidien américain, le plus populaire aux Etats-Unis, avait révélé que les autorités russes parvenaient à saisir des ordinateurs d’opposants politiques en prétextant des doutes sur la conformité des licences des produits Microsoft installés. Détaillant plusieurs cas, le NYT écrivait qu’un « examen de ces différentes affaires indique que les services de sécurité saisissent souvent des ordinateurs, qu’ils contiennent ou non des logiciels piratés« . « La police faisait immédiatement un rapport en disant qu’ils avaient découvert de tels programmes, avant même d’examiner les ordinateurs en détail« , ajoutait le journal, qui assure que Microsoft fermait les yeux sur de tels abus même quand les ONG demandaient au contraire son soutien.
Lundi, Microsoft a fait comme s’il découvrait la situation, qu’il a condamnée. « Quelles que soient les circonstances des cas particuliers évoqués par le New York Times, nous voulons qu’il soit clair que nous repoussons sans équivoque toute tentative d’utiliser la protection de la propriété intellectuelle pour étouffer des activités politiques ou gagner de l’argent à mauvais escient« , écrit le directeur juridique de la firme, Brad Smith.
Il a annoncé la création d’un « Programme d’Assistance Juridique aux ONG » en Russie, qui doit les aider à démontrer aux autorités qu’elles ont bien les licences adéquates. Microsoft va aussi simplifier ses dons de licences aux ONG par la création d’une licence spécifique, qui sera par ailleurs proposée aux petits éditeurs de presse.
Mais Microsoft ne pouvait pas ignorer la situation. Elle est connue depuis plusieurs années. Le New York Times avait déjà publié un article sur le sujet en septembre 2007. Mais moins détaille, il avait fait moins de bruit.
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