L’autre volet du grand emprunt consacré à l’économie numérique commence à se préciser. Frédéric Mitterrand a dévoilé quatre projets concernant le cinéma, la littérature, la presse et la vidéo à la demande. Ces quatre chantiers mobiliseront 100 millions d’euros. Il restera encore 650 millions d’euros à investir dans d’autres initiatives.

Alors que le développement du très haut débit en France est suivi avec attention, le ministre de la culture Frédéric Mitterrand a tenu une conférence de presse hier pour faire le point sur l’autre chantier du grand emprunt consacré à l’économie numérique : la numérisation du patrimoine. À cette occasion, il a rappelé que la numérisation de l’offre et des contenus culturels était l’une de ses priorités.

Après plusieurs mois de réflexion, seuls quatre projets ont finalement été retenus par Frédéric Mitterrand. Le premier d’entre eux concerne le cinéma. Le ministère souhaite voir émerger une plate-forme qui accueillerait plus de 3 000 films français. « Les longs-métrages postérieurs à 1929, les films de Jean Cocteau, Julien Duvivier, René Clair ou Alain Resnais et, je l’espère, des films muets » devraient être numérisés, a commenté le ministre dans des propos repris par l’AFP.

Les trois autres projets sélectionnés sont un projet concernant la numérisation des livres indisponibles du 20e siècle sous droits (d’auteur, ndlr), un projet sur la création d’un portail d’offre de vidéos à la demande (VOD) pour les contenus audiovisuels et cinématographiques en partenariat avec l’INA et un projet sur l’ouverture d’un kiosque numérique dédié à la presse. À terme, près de 400 000 livres devraient être numérisés dans cette optique.

Au total, ces quatre projets vont mobiliser près de 100 millions d’euros des 750 millions réservés pour la numérisation du patrimoine. Il restera donc encore 650 millions pour lancer de nouvelles initiatives dans ce domaine, notamment dans certains secteurs qui ont pour l’instant été mis de côté (comme la musique). À plus long terme, Frédéric Mitterrand a souhaité que ce travail jette les bases d’une « filière numérique culturelle« .

L’ouverture d’un tel chantier a été voulue par Nicolas Sarkozy. En décembre dernier, le président de la République avait montré sa désapprobation de voir le patrimoine français être numérisé et géré par une société étrangère, en l’occurrence Google. « Il n’est pas question de laisser notre patrimoine partir. C’est aussi un problème d’identité, un problème d’identité nationale » s’était-il justifié. Mais en définitive, le concours de la société américaine semble indispensable pour atteindre les objectifs fixés.

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