Cet été, le site Wikileaks a suscité l’ire des États-Unis en diffusant publiquement pas moins de 92 000 documents relatifs aux opérations militaires de l’OTAN en Afghanistan. Le Pentagone avait alors estimé que la publication brute de cette masse d’information, sans véritable vérification, pouvait menacer la sécurité des soldats alliés, mais également mettre en danger la population. Des critiques auxquelles se sont associées quelques ONG comme Reporters Sans Frontières.
D’après un article du Guardian, les autorités américaines ont décidé de mener la vie dure au site web et à ses responsables. Spécialisé dans les fuites d’information et la diffusion de documents sensibles, Wikileaks bénéficie d’une aura médiatique assurant une certaine protection. Pour cette raison, les États-Unis, soutenus par l’Australie (Julian Assange, fondateur de Wikileaks, est Australien, ndlr), ont décidé d’agir plus discrètement en s’attaquant aux finances du site.
Jusqu’à présent, Wikileaks s’appuyait sur Moneybookers, un service en ligne offrant peu ou prou les mêmes fonctionnalités que PayPal. Selon le Guardian, Moneybookers a été obligé de fermer le compte de Wikileaks dès le mois d’août, suite aux pressions américaines et australiennes. En effet, ces deux pays ont placé le service en ligne sur une liste de surveillance, forçant inévitablement Moneybookers à coopérer.
« Cela risque d’entraîner une immense protestation contre Moneybookers. Les comportements lâches en relation avec le gouvernement américain ne sont généralement pas perçus avec beaucoup de sympathie » a expliqué Julian Assange.
Par le passé, Wikileaks a souvent fait face à d’importantes difficultés financières. Fin décembre, le site web s’était mis en retrait pendant quelques semaines pour alerter ses partisans sur sa situation. Ils avaient alors demandé aux internautes de soutenir les activités du site en effectuant un don.
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