Depuis une dizaine d’années, les industries du disque et du cinéma ont déployé des moyens colossaux pour en finir avec le piratage des contenus protégés par le droit d’auteur. Suite à l’émergence des premiers protocoles peer-to-peer, force est de constater qu’au lieu de se résorber, le phénomène s’est démocratisé et s’est diversifié. Malgré des procès retentissants, malgré une législation renforcée, la tendance de fond semble aller invariablement dans le même sens.
Malgré ce terrible constat d’échec, les industries du divertissement restent persuadées qu’elles auront le dernier mot dans cette affaire. Certaines sont évidemment plus volontaires que d’autres, à l’image de l’industrie de la pornographie. Cette dernière pense en effet réussir là où toutes les autres ont échoué, en réduisant nettement le niveau du piratage en ligne en à peine deux ans.
Ars Technica rapporte qu’une réunion à huis clos a eu lieu la semaine dernière à Tucson, la deuxième ville d’Arizona. De nombreux studios de l’industrie porno étaient présents, ainsi que plusieurs avocats. Ils étaient tous rassemblés pour discuter de la stratégie à adopter contre le téléchargement illégal. L’objectif final étant de parvenir à une réduction « significative du piratage numérique des contenus pour adulte et s’attaquer vraiment à ceux qui se livrent au piratage de ces contenus d’ici janvier 2012« .
Comme le fait remarquer Nate Anderson, la situation de l’industrie pornographique est assez spécifique par rapport aux autres industries. Alors que les studios de cinéma peuvent compter sur les recettes enregistrées lors des sorties en salles, le milieu du porno s’appuie énormément sur la consommation individuelle (DVD, Blu-ray, abonnement en ligne, accessoires…).
Mais si les professionnels du secteur se sont accordés pour affirmer que le piratage est une menace pour leur activité, la réponse à apporter est loin d’être arrêtée. En particulier, les avis divergent sur les mesures à prendre contre les internautes qui téléchargent illégalement des contenus protégés par le droit d’auteur. Faut-il les poursuivre en justice, alors qu’une partie de ces pirates sont peut-être aussi des consommateurs légaux ?
Jusqu’à présent, l’industrie du porno a surtout concentré son action contre les sites web spécialisés dans les liens BitTorrent ou contre les sites de streaming, comme YouPorn, PornoTube ou encore Yuvutu. Des campagnes de prévention ont également été lancées pour sensibiliser les aficionados du genre au malaise de la profession. En vain ?
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