Le concurrent de Deezer Jiwa devrait renaître de ses cendres. La société Digiteka, spécialisée dans la distribution de contenus multimédias sur Internet, nous annonce qu’elle a été choisie par le tribunal de commerce de Paris pour reprendre les activités de Jiwa. Deezer et Starzik faisaient aussi partie des candidats.
Jiwa avait croulé cet été sous le poids des minima financiers imposés par les majors, dont l’Observatoire de la Musique prévenait cette semaine qu’ils sont « insurmontables financièrement, pour les PME européennes et françaises« . La mort de Jiwa avait relancé le débat sur la mise en place d’une licence de gestion collective obligatoire, qui n’autoriserait plus les maisons de disques à choisir les acteurs auxquelles elles accordent le droit d’exister et de vendre leur musique. En contrepartie, leur rémunération serait fixée par une commission, et égale entre tous les services en ligne.
Une mission visant à convaincre les labels a été confiée en ce sens au président de l’AFP et ancien président de l’INA Emmanuel Hoog, mais les discussions seraient au point mort. Sauf à ce que le gouvernement décide de taper du poing sur la table et de l’imposer de force, ce qui est peu probable, la licence de gestion collective devrait ne rester qu’une nécessité, pas une réalité.
Jiwa n’ayant pas été une réussite financière avec son modèle de streaming financé par la publicité, Digiteka souhaite relancer le site dès le mois prochain avec « un modèle économique nouveau« . Un mode de financement « jamais mis en œuvre encore sur les sites de streaming, mais aussi une offre premium payante, indique Charles Ganem, le président de Digiteka.
Il devrait s’agir d’un service basé sur sa solution Ultimedia, qui part du constat que « la rareté du contenu n’est plus la règle à défendre car le contrôle du contenu du web est extrêmement difficile et coûteux« . Avec Ultimedia, « nous proposons aux ayants droits de ne plus perdre de temps à chasser leurs contenus diffusés sans permission mais au contraire d’autoriser et permettre leur plus grande diffusion et récolter une partie des recettes que cette diffusion génère« , explique la société. Une promesse qui n’est pas sans rappeler certaines démarches très anciennes qui n’ont jamais connu de succès, comme SongSpy ou le français PeerFactor.
Le nouveau Jiwa devrait permettre aux éditeurs de sites et aux bloggeurs de diffuser eux-mêmes les morceaux de musique du catalogue, et de partager une partie des revenus publicitaires. Les artistes et maisons de disques profiteront mécaniquement d’une exposition de leur musique sur de nombreux sites et blogs sur lesquels leurs talents seront appréciés, comme l’avait imaginé BnFlower.
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