Depuis plusieurs mois, Microsoft affiche un intérêt renouvelé pour l’informatique dans les nuages. L’an dernier, le géant des logiciels avait d’ailleurs présenté lors d’une conférence en Californie sa nouvelle plate-forme applicative. Intitulée Windows Azure, elle est destinée aux professionnels cherchant à externaliser des ressources informatiques en s’appuyant sur d’énormes data centers.
La firme américaine a donc un intérêt certain dans ce secteur. En effet, elle peut fournir des solutions clé en main à diverses sociétés et monétiser différentes offresÉvidemment, ces centres de traitement de données nécessitent une puissance énergétique importante dans la mesure où leur consommation est particulièrement élevée. En conséquence, l’empreinte carbone de ces data centers est l’un des enjeux de l’informatique dans les nuages.
Selon une étude commandée par Microsoft et menée par le cabinet de conseil Accenture, l’externalisation de certaines tâches vers le « nuage » permet réduire les émissions carboniques d’au moins de 30 % par rapport au maintien de ces tâches sur la propre infrastructure de l’entreprise. À en croire le responsable stratégique environnemental chez Microsoft, le cloud computing aurait des avantages certains.
Pour obtenir ce résultat, le communiqué de presse de Microsoft explique que l’enquête s’est appuyée sur la méthodologie standardisée de Global eSustainability Initiative (GeSI). dont Microsoft est membre avec de nombreux autres industriels de l’univers des télécommunications. Notons néanmoins que la WWF participe également au GeSI comme membre associé.
L’énergie utilisée et les émissions carboniques ont été mesurées à la fois pour des tâches informatiques réalisées sur une infrastructure locale et dans le cloud computing. « Les résultats suggèrent que pour des applications aussi généralisées et communes que l’e-mail, le partage de contenus ou la gestion de la relation avec le client, le cloud peut permettre une réduction significative des émissions de carbone« .
Toujours selon l’enquête, l’étude s’est intéressée à l’empreinte environnementale des serveurs, des réseaux et des infrastructures de stockage de trois entreprises composées respectivement de 100 personnes, de 1 000 personnes et de 10 000 personnes. La première a vu une réduction des émissions carboniques de 90 %, la seconde de 60 à 90 % et la troisième de 30 à 60 %.
Si Microsoft se félicite de ces résultats, des organisations spécialisées dans la défense de l’environnement sont beaucoup plus circonspectes. Et c’est un euphémisme. Greenpeace considère que le développement du stockage des donénes des utilisateurs sur des serveurs distants reliés entre eux entraîne un problème majeur d’impact sur le climat.
Le GeSI a estimé que ces émissions pourraient néanmoins baisser de 15 % dans le secteur high-tech grâce à l’effet combiné d’une amélioration des technologies et d’un usage intensif des énergies renouvelables. Mais ce chiffre, tout comme l’étude commandée par Microsoft, présentent un profil forcément avantageux vis-à-vis de leurs intérêts.
Et l’adoption des énergies renouvelables comme source énergétique n’est pas rapide, étant plus chères que le charbon ou le nucléaire. À l’heure actuelle, la consommation des data centers est d’au moins 330 millions de KWh. Celle-ci pourrait dépasser le milliard d’ici 2020. Signe que l’informatique dans les nuages va se développer dans les années à venir.
Au-delà de la question écologique, d’autres problématiques sont intimement liées au cloud computing, et doivent trouver des réponses convaincantes. En déplaçant ses données à l’extérieur de l’entreprise, les responsables doivent avoir confiance dans la société en charge de l’hébergement. En particulier pour les données les plus sensibles.
D’autres difficultés peuvent survenir. Il n’est pas impossible d’imaginer une attaque informatique contre un data center, un piratage de données ou un quelconque évènement du même acabit. Ces problématiques se posent également pour les utilisateurs.
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