La méthode est controversée. Depuis le mois de septembre, les sympathisants de la communauté Anonymous organisent des attaques par déni de service distribuées (DDOS) contre les sites web des ayants droit et des associations chargées de défendre leurs intérêts. Cette offensive a fait suite aux activités d’AIPlex, une société indienne engagée pour mener des attaques DDOS contre des sites de liens torrent.
Mais tous les adversaires d’un droit d’auteur exclusif ne soutiennent pas cette initiative, par nature illégale. Dans une lettre ouverte commune relayée par nos confrères de Torrentfreak, le Parti pirate américain et le Parti pirate britannique ont appelé vendredi à l’arrêt immédiat des attaques DDOS. Ils invitent les participants à trouver un moyen légal pour exprimer leur désaccord avec les pratiques de l’industrie culturelle et sa politique en matière de propriété intellectuelle.
« En poursuivant les attaques liées à l’opération Payback, vous gênerez ceux qui promeuvent une réforme du droit d’auteur et une réduction des infractions de la propriété intellectuelle, mais qui le font dans les limites de la loi » explique la lettre. « Au lieu d’être en mesure de plaider pour une réforme législative du droit d’auteur, […] ils seront accusés de défendre des criminels et de promouvoir l’anarchie« .
Cette mise en garde de ces deux partis pirates n’est pas sans rappeler l’avertissement lancé par le Parti pirate français, fin septembre. Dans un communiqué, la formation politique avait appelé les participants à l’opération : Payback « à la raison et à l’engagement citoyen et / ou politique« . « Nous ne cautionnons pas ces attaques, vaines et contre-productives, qui amènent de l’eau au moulin de nos adversaires, qui stigmatisent déjà les internautes et les criminalisent« .
« Si nous comprenons et partageons la colère et l’indignation des internautes, et plus largement, des femmes et des hommes qui voient leurs libertés et leurs droits sacrifiés au nom du copyright/droit d’auteur, nous savons aussi que seule une vigilance citoyenne et un engagement politique sans faille viendront à bout des politiques répressives menées contre nos libertés fondamentales« , avait ajouté le Parti pirate.
L’intervention du Parti pirate français survenait à un moment où des menaces d’attaques DDOS ont plané au-dessus des services de Hadopi.fr et de Trident Media Guard. Un appel avait été lancé pour une opération le 5 novembre, mais celle-ci ne s’était finalement pas produite. Premier pays au monde à avoir mis en place un système de riposte graduée, la Hadopi représente une cible symbolique pour de nombreux internautes hostiles à un droit d’auteur durci.
Toute la question est de savoir si les participants à l’opération Payback répondront favorablement à l’appel du Parti pirate britannique et du Parti pirate américain. L’absence de véritable structure au sein de ce groupe laisse penser que la décision de continuer ou non sera prise individuellement, sans véritable consigne collective.
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