Après une interruption de service dans la journée, le site Wikileaks n’est plus hébergé par le cloud d’Amazon, qui avait été utilisé suite à une attaque DDOS pour la diffusion des cables diplomatiques. L’information est confirmée par les registres DNS qui montrent que le site est de nouveau hébergé par Bahnhof, un hébergeur suédois.

Les raisons de la coupure n’ont pas été avancées par Amazon, qui n’a pas voulu ni confirmer ni infirmer s’il avait été contraint de suspendre l’hébergement de Wikileaks. Cependant, la pression montait ces dernières heures sur le site marchand américain, qui propose une activité d’hébergement très populaire, l’Elastic Web Compute (EC2), très flexible et relativement peu coûteuse.

Des élus américains ont publiquement critiqué Amazon, accusé d’être complice de la violation des secrets diplomatiques américains, voire de recel d’espionnage. Une accusation plus politique que juridique, puisque plusieurs experts en droit ont expliqué que le prestataire ne pouvait pas être responsable des contenus qu’il hébergeait.

« La décision de la société de fermer l’accès à Wikileaks est la bonne, et devrait servir d’exemple pour les autres entreprises que Wikileaks emploie pour distribuer du contenu obtenu illégalement« , s’est cependant félicité dès mercredi soir le président de Commission sénatoriale pour la Sécurité et les Affaires Gouvernementales, le très conservateur Joe Liberman. « Je demande à toutes autres société ou organisation qui héberge Wikileaks de suspendre immédiatement toute relation avec eux« .

Outre les pressions politiques, toujours délicates aux Etats-Unis dès qu’il s’agit de protéger l’armée et la sécurité de la nation, Amazon a aussi fait l’objet de pressions commerciales. Le Seattle Weekly rapporte en effet que des blogueurs essentiellement conservateurs ont appelé à boycotter le marchand en ligne, dont les ventes sont particulièrement importantes en cette période de fin d’année. Leur message a été beaucoup relayé.

Ce qui posera à Amazon une difficulté pour concilier à l’avenir son activité d’hébergeur, qui devrait l’obliger à la plus parfaite neutralité, et ses intérêts commerciaux qui l’oblige à ne pas se donner mauvaise image auprès des consommateurs engagés politiquement…

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