Dans la lutte contre le téléchargement illicite, l’industrie du divertissement déploie des efforts tous azimuts. Si les ayants droit n’hésitent pas à saisir la justice ou intervenir au niveau du législateur pour essayer de limiter le piratage en ligne, ils cherchent aussi à rallier les professionnels du net à leur cause. Et dans ce domaine, les ayants droit devraient pouvoir davantage compter sur le soutien actif de Google.
La société américaine a annoncé jeudi sur son blog dédié aux affaires publiques qu’elle allait faire davantage d’efforts en faveur de la propriété intellectuelle. Parfois considérés comme le maillon faible de la lutte anti-piratage, les moteurs de recherche – dont la mission est de référencer tout le contenu disponible en ligne – ne sont en effet pas toujours très enclins à modifier manuellement leur index ou leur algorithme de classement.
« Il y a plus d’un billion d’URL uniques sur le web et plus de 35 heures de vidéos mises en ligne sur YouTube chaque minute. Cela représente un contenu assez fantastique – des choses qui nous font penser, rire ou apprendre. Des services que nous n’aurions pas imaginé il y a dix ans – iTunes, Netflix, YouTube et beaucoup d’autres – nous aident à accéder à ce contenu et permettent aux créateurs traditionnels et émergents de partager et de faire fructifier leur création à travers le monde » a expliqué le directeur des affaires juridiques de Google, Kent Walker.
« Mais avec cette nouvelle vague de créateurs sont venues quelques pommes pourries qui utilisent Internet pour enfreindre la propriété intellectuelle. À mesure que le web a grossi, nous avons vu un nombre croissant de problèmes liés à des contenus illicites » a-t-il ajouté. Devant la progression du phénomène, Google a décidé d’être plus strict encore pour en limiter les effets.
La firme de Mountain View annonce ainsi quatre nouvelles mesures visant à combattre plus efficacement le piratage. La première consiste à répondre aux demandes de retrait basées sur le DMCA dans un délai de 24 heures. Si la mesure concernera à terme l’ensemble des produits et des services Google, Kent Walker indique qu’elle sera d’abord active sur le moteur de recherche et le service de blogs (Blogger).
La seconde mesure visera la saisie automatique. Les termes liés au piratage ne seront plus suggérés aux utilisateurs, de la même manière que les termes grossiers ou inappropriés ne sont pas proposés dans le cadre de Google Instant. La difficulté est bien évidemment de ne pas conduire à un surblocage des termes, dans la mesure où un mot-clé n’est pas nécessairement limité à l’univers du piratage.
Google va également durcir sa politique dans le secteur de la publicité. La firme de Mountain View limite déjà l’utilisation de son service Ad Sense pour éviter de financer certaines activités illicites. Elle souhaite néanmoins coopérer davantage avec les ayants droit pour repérer les tentatives de fraudes. L’asséchement des ressources publicitaires est l’une des solutions envisagées par la proposition de loi COICA.
Enfin, Google souhaite mettre en avant les contenus légaux dans ses résultats de recherche. Partant du principe que « la plupart des utilisateurs veut accéder à du contenu légitime », Google a indiqué qu’il allait réfléchir à un moyen plus efficace d’indexer et de rechercher les offres légales. La difficulté sera évidemment pour le moteur de recherche de ne pas enfreindre la neutralité de son moteur de recherche.
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