Lors d’un point d’étape organisé début mai, la Hadopi avait annoncé la création de plusieurs laboratoires d’idées (labs) sur le numérique. La Haute Autorité avait alors indiqué que ces structures devaient être des « ateliers d’observations et de discussion en ligne et hors ligne« , s’inspirant « de modèles de recherche ou de construction collective sur Internet qui ont déjà fait leur preuve« .
À l’époque, l’Hadopi souhaitait « construire des propositions qui seront le fruit d’une réflexion commune et qui s’appuieront sur la meilleure connaissance possible du secteur« . Les labs « alimenteront la réflexion et le travail du Collège de l’Hadopi, et influeront sur les actions développées par la Haute Autorité« . C’est le Collège qui déterminera « les grandes orientations du travail qui sera confié aux labs« .
D’après le secrétaire général Éric Walter, cité par Le Figaro, la Hadopi est parvenue à réunir « de vrais professionnels du Net, reconnus, qui permettront une réflexion de fond, transparente« . Des professionnels qui viennent manifestement d’horizons différents, puisque Éric Walter assure que certains de ces experts sont des « anciens opposants à l’Hadopi« .
Il est d’ores et déjà acquis que tous les opposants à la loi Hadopi ne seront pas de la partie. Début novembre, le président de l’UFC-Que Choisir, Alain Bazot, avait brocardé ces laboratoires d’idées voulus par la Haute Autorité. L’association en charge de défendre les intérêts des consommateurs s’était interrogée sur l’objectivité réelle des experts sélectionnés par la Hadopi.
« En décidant de la composition des labs, Hadopi gardera la maîtrise des travaux, dont les conclusions risquent de ne pas trop ébouriffer l’industrie culturelle » avait-il critiqué sur son blog. « Pour motiver les bonnes volontés, les labs seront dotés d’un budget alléchant d’un million d’euros, ce qui promet déjà d’arrondir significativement les fins de mois des experts sélectionnés – encore une bonne raison de rester objectif !« .
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