Lorsque l’on voit à quelle vitesse l’évolution technologique balaye des siècles de protection de la vie privée de millions de citoyens, on ne peut s’empêcher de mesurer à quel point le gouvernement est à mille lieux des priorités qui devraient être les siennes lorsqu’il accorde à la CNIL un budget à peine supérieur à celui de l’Hadopi… En voici encore un exemple, avec les travaux à la fois très excitants et effrayants de chercheurs de l’Université d’Aalto, en Finlande.
Les étudiants de cette toute récente Université – née en 2010 de la fusion de l’Ecole d’Economie, l’Université des Technologie, et l’Université des Arts et du Design d’Helsinki -, travaillent sur un projet baptisé UI-ART, de réalité augmentée. Le but est de fournir à l’utilisateur des informations pertinentes sur son environnement, par un système automatisé de reconnaissance des objets qui l’entourent, et de récupération des données à afficher. Le site internet du projet liste quelques applications concrètes, comme le fait d’afficher à un architecte ses plans lorsqu’il regarde sur place le site de construction, ou d’aider des étudiants à se repérer dans les couloirs pour trouver le bureau d’un professeur. La navigation dans les menus se fait par un traceur qui suit les mouvements de l’oeil, tel un curseur de souris, et les traduit en actions à réaliser.
Mais la vidéo mise en ligne pour démontrer l’avancée des travaux est plus inquiétante. Les lunettes qu’ils ont mises au point sont en effet capables de détecter automatiquement les visages, et de les identifier pour afficher toute une séries d’informations personnelles : nom, prénom, activité professionnelle, nombre d’amis sur Facebook, type de café préféré, musique préférée… Le tout est actuellement alimenté par une base interne du projet, avec les étudiants volontaires uniquement, mais la technologie pourrait demain devenir accessible au grand public, et se croiser à des bases de données beaucoup, beaucoup plus larges.
Facebook a déjà prévu d’ajouter la reconnaissance faciale pour identifier automatiquement les membres du réseau social sur les photos des utilisateurs. Autrefois réservée aux forces de police, la technologie d’identification des visages est déjà bien maîtrisée, et existe sur des solutions grand public comme le logiciel Picasa de Google. Tout le reste n’est qu’une histoire de base de données à interroger, pour trouver les informations que l’on souhaite sur les individus que l’on croise.
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