La semaine dernière, nous relations une réponse écrite du ministère de la santé, qui annonçait que seules les pharmacies physiques pourront délivrer les médicaments achetés en ligne. Une mesure que l’on peut comprendre pour la protection de la santé publique, mais qui retire tout intérêt à la future légalisation de la vente de médicaments par Internet. Quel intérêt d’acheter en ligne alors que le pharmacien chez qui l’on devra se rendre pour obtenir ses boîtes de comprimés peut déjà lui-même les commander à la demande ?
Hasard du calendrier, le même jour la secrétaire d’Etat chargée de la santé, Nora Berra, était interrogée au Sénat sur le même sujet. Elle a ainsi détaillé les mesures envisagées par la Direction générale de la santé, et expliqué que « les sites internet de pharmacie doivent être le prolongement virtuel des officines physiques existantes, afin que les patients aient la garantie de s’adresser à des sites sécurisés, gérés par des professionnels compétents et intégrés dans la chaîne de distribution« . En d’autres termes, résume-t-elle, « seules les pharmacies seront autorisées à vendre en ligne des médicaments« .
Leur monopole de vente est donc sauvegardé, même si seule la vente de médicaments sans ordonnance sera autorisée. Mais Mme Berra n’a en revanche rien dit de l’obligation d’aller chercher les médicaments dans ces officines, qui est une proposition personnelle du ministre Xavier Bertrand.
Même si elle parle d’un monopole de vente, la secrétaire d’Etat n’a pas explicitement évoqué la possibilité d’un filtrage des pharmacies en ligne. Elle se contente de prévenir qu’il y aura « des contrôles et des sanctions en cas de non-respect des règles sur les sites internet de pharmacie« , et que l’on « pourra envisager la mise en place d’un portail internet géré par le Conseil national de l’ordre des pharmaciens, d’où les patients pourraient avoir accès aux différents sites internet de pharmacie« .
Le sénateur Gilbert Barbier (RDSE), qui avait interrogé la secrétaire d’Etat, s’est montré satisfait de la réponse. Mais il a souhaité « évoquer un autre problème existant dans notre pays« , dont nous n’avions jamais entendu parler. « Certains médecins prescrivent en trop grande quantité et, de ce fait, des médicaments sont remboursés par la sécurité sociale pour être ensuite revendus sur les sites internet« , assure-t-il. Revend-t-on vraiment ses médicaments comme les cadeaux de Noël que l’on revend le lendemain sur eBay et PriceMinister ?
« C’est un problème, madame la secrétaire, qu’il faudrait traiter de manière efficace dans les études que vous poursuivez« , demande le sénateur.
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