Cumulant les casquettes de président de la CNIL et de sénateur UMP du Nord, Alex Türk a tenu par le passé des positions a priori contradictoires. Dans un entretien aux Échos, Alex Türk revient sur son vote des Loppsi et Hadopi et cherche à justifier ses choix. Peine perdue ?

Dans un entretien accordé lundi aux Échos, le président de la CNIL Alex Türk est revenu brièvement sur les raisons qui l’ont amené à voter en faveur de deux lois particulièrement controversées en France, la Hadopi et la Loppsi 2. Pour le directeur de l’autorité administrative indépendante, également sénateur UMP du Nord, le choix définitif face à un texte législatif se réduit à cette simple équation : « on vote un texte ou on ne le vote pas« .

« Je pouvais difficilement me battre pour certaines avancées pendant des années et finalement ne pas voter le texte à cause de quelques réserves sur un point. Pour Hadopi, il s’est produit la même chose. Et je peux vous dire que jamais la CNIL n’a été aussi partagée sur un texte. Sur les 17 membres, il n’y avait pas 9 pour et 8 contre, mais 17 incertains » a expliqué Alex Türk au journal économique.

Sur la loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure, le président de la CNIL en a profité pour revendiquer un succès. « La CNIL peut désormais exercer un contrôle sur l’ensemble des systèmes de surveillance. C’est un progrès considérable. J’ai passé deux ans à essayer d’obtenir cela en suivant le débat heure par heure. J’ai donc voté la Loppsi 2 sans aucun remords » a-t-il commenté.

Au cours de l’entretien, Alex Türk a néanmoins convenu que la CNIL n’avait pas les moyens de contrôler en temps réel toutes les caméras de vidéosurveillance, même si la Commission recrutait 1 000 contrôleurs supplémentaires. À la place, la CNIL va « déterminer des stratégies de contrôle pour cibler tels domaines, telles technologies« , pour ensuite dresser des remarques publiques.

Affirmant que sa présence dans la majorité présidentielle « a beaucoup servi à la CNIL« , Alex Türk oublie aussi de dire que la présence de plusieurs parlementaires UMP, à l’image des députés Philippe Gosselin et Sébastien Huyghe, au sein de la Commission nationale de l’informatique et des libertés a aussi beaucoup servi le gouvernement.

Les deux commissaires issus de l’Assemblée nationale ont en effet voté en faveur de la Loppsi, tout comme ils avaient soutenu la fameuse riposte graduée française contre le téléchargement illicite sur Internet. Le vote favorable de Philippe Gosselin et Sébastien Huyghe avait été rejoint par celui d’Alex Türk en 2009. Ces votes avaient alors surpris, tant ils semblaient en contradiction avec les missions de la CNIL.

Lors de la dixième édition des Big Brother Awards, le président de la CNIL avait été récompensé en recevant le prix spécial du Jury. « Alex Türk endosse les habits du défenseur tout terrain de la vie privée et des libertés alors qu’il en est parfois le fossoyeur et souvent le facilitateur » avait critiqué les Big Brother Awards sur la fiche dédiée au sénateur UMP.

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