Facebook a annoncé aujourd’hui une mise à jour de sa plateforme de commentaires mise à la disposition des éditeurs de sites Internet, qui présente l’avantage d’atténuer la frontière entre le premier réseau social du monde et les blogs ou sites de presse où se nouent également des discussions. Par défaut, les messages publiés via cette API par les membres inscrits sur Facebook sont également reproduits sur la page de l’utilisateur, ce qui permet d’engager davantage d’internautes dans les conversations, et de rendre visibles celles qui ne l’étaient auparavant qu’aux visiteurs du blog commenté. C’est le prolongement logique des fonctions « J’aime » et « Partager » de Facebook.
La fonction est séduisante pour les éditeurs, qui auront plus de facilité à faire vivre une communauté par un système qui ne demande pas d’inscription supplémentaire. Facebook a en plus ajouté des fonctions rassurantes pour ceux qui souhaitent modérer les commentaires, puisqu’il est désormais possible de choisir la visibilité des messages, de censurer des mots clé, ou de bannir certains membres. Autant de fonctions déjà disponibles sur les forums, mais qui deviennent cette fois accessibles avec quelques lignes de code, sans gestion trop lourde.
Mais Le Monde souligne que la principale nouveauté de cette mise à jour est l’arrêt des commentaires anonymes. Il est désormais impossible de commenter via l’API sans s’identifier avec un compte Facebook ou autre login OpenID reconnu par la plateforme. « Facebook estime que le fait de publier des commentaires sous son vrai nom aura un effet bénéfique sur la qualité des commentaires, les internautes se montrant plus hésitants à publier des textes insultants, agressifs ou grossiers sous leur véritable identité« , rapporte le quotidien. C’est une forme de coup de pouce à l’internet civilisé prôné par Nicolas Sarkozy, qui aura de quoi ravir le sénateur Jean-Louis Masson qui s’oppose à l’anonymat.
Les éditeurs qui ont recours à la solution de Facebook devront donc le faire avec prudence. A la fois pour des raisons stratégiques, car c’est se déposséder de la base de données des commentaires et donc se rendre dépendant de Facebook ad vitam. Mais aussi pour des raisons éditoriales. Il serait mal venu d’interdire l’anonymat sur les sites qui peuvent être amenés à recueillir des témoignages sur la maladie, les drogues, l’expérience personnelle en entreprise, des pratiques illicites, les difficultés politiques dans un pays étranger, etc., etc. L’anonymat n’est pas une tare, c’est aussi un outil précieux de liberté d’expression. Sur Numerama la plupart des commentaires se font anonymement (ou plutôt sous pseudonymes), et nous n’avons pas l’impression qu’ils soient beaucoup moins civilisés qu’ailleurs.
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