En dévoilant mardi son service de streaming musical et de stockage dans les nuages, le célèbre site de commerce en ligne Amazon a coupé l’herbe sous le pied de Google et d’Apple. Les deux géants de la Silicon Valley ont en effet des projets dans la musique en ligne. Le premier teste actuellement en interne un projet baptisé Google Music, tandis que le second a acheté fin 2009 Lala.com, un site de streaming musical.
L’arrivée d’Amazon Cloud ne contrarie pas seulement les plans de Google et Apple. L’industrie du disque est aussi sur ses gardes. Sony BMG, par la voix de sa porte-parole Liz Young, a ainsi fait savoir qu’aucun accord n’a été conclu entre le site marchand et les principales maisons de disques sur la diffusion de musique en streaming. « Nous espérons qu’un accord sera signé » a-t-elle déclaré. En attendant, Sony garde « toutes les options légales à disposition« .
Une menace balayée par Amazon. « Le Cloud Player est une application qui permet aux clients de gérer et lire leur propre musique. C’est comme n’importe quel autre gestionnaire de médias. Nous n’avons pas besoin d’une licence pour mettre à disposition le Cloud Player » a réagi Cat Griffin, porte-parole du site d’e-commerce. Et pour cause, ce sont les utilisateurs qui mettent en ligne leur propre musique.
Amazon Cloud ne propose pas en effet un catalogue musical à l’image d’un service comme Spotify ou Deezer. Il ne fait qu’offrir un espace de stockage à distance, permettant aux internautes d’envoyer de la musique afin d’y accéder depuis un autre ordinateur. Le but est de permettre à chacun d’écouter sa collection de musique librement. À aucun moment un utilisateur pourra accéder à l’espace de stockage d’un autre.
« La fonctionnalité d’enregistrement de MP3 vers le Cloud Drive est la même qu’un client sauvegardant sa musique vers un disque dur externe ou même vers iTunes » a ajouté Cat Griffin. Par ailleurs, les fichiers musicaux envoyés en ligne par les utilisateurs sont a priori acquis légalement. Amazon ne veut apparaître finalement que comme un intermédiaire technique.
Amazon ira-t-il jusqu’à l’affrontement avec les maisons de disques ? Si un bras-de-fer s’engage, tout l’enjeu sera de déterminer la nature d’Amazon Cloud. Si le site marchand apparaît comme un éditeur de service, il faudra qu’il paie une licence aux majors. S’il est considéré comme un hébergeur, donc un intermédiaire technique, il ne sera pas contraint de verser quoi que ce soit.
Rappelons cependant que l’ancêtre d’Amazon Cloud, MP3.com, avait connu un sort funeste. À l’époque, le service s’était attiré les foudres de l’industrie du disque. Une plainte avait été déposée, au motif que le site mettait lui-même à disposition les morceaux de musique. Il s’agit cependant d’une différence de taille avec l’offre proposée par Amazon.
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