Né en 2002, le réseau anonyme Tor a été distingué cette semaine par la Free Software Foundation pour son intérêt social. Tor permet en effet aux internautes de renforcer leur anonymat en ligne en faisant transiter leurs communications à travers différents n?uds du réseau.

Initié en 2002 aux États-Unis, le projet Tor vient de gagner ses lettres de noblesse. À l’occasion de la conférence LibrePlanet 2011, la Free Software Foundation a en effet décerné mardi le prix 2010 du projet d’intérêt social au célèbre réseau anonyme. Cette récompense vient distinguer le rôle que joue Tor en matière de liberté d’expression et d’accès à l’information.

Présidée par Richard Stallman, la Free Software Foundation a rappelé que Tor a permis à près de 36 millions d’individus dans le monde d’accéder librement à l’information et de profiter de la liberté d’expression, tout en préservant au maximum leur anonymat ainsi que leur vie privée. En particulier, le réseau Tor a « joué un rôle clé dans les mouvements dissidents » au Moyen-Orient, que ce soit en Égypte, en Tunisie ou en Iran.

Acronyme signifiant « routage en oignon », Tor permet d’établir des communications en passant par différents nœuds du réseau, permettant ainsi à l’internaute de ne pas révéler l’adresse IP avec laquelle il se connecte. La connexion est par ailleurs chiffrée, afin de garantir un niveau de protection supplémentaire. Un tel outil se montre ainsi très pratique pour les militants, les journalistes ou les dissidents politiques.

Avec cette distinction, le réseau Tor rejoint d’autres projets récompensés pour leur rôle dans la société. Citons ainsi Wikipedia (une encyclopédie libre), Sahana FOSS Disaster Management System (un système informatique conçu lors du tsunami de 2004), Groklaw (un site web sur le droit et le logiciel libre), la fondation Creative Commons (un mécanisme de licences libres) et Internet Archive (archivage des contenus du web).

Si Tor a été salué par la FSF, il n’en demeure pas moins que le réseau ne constitue pas la panacée de l’anonymat sur Internet. L’Iran aurait réussi à identifier à la volée toutes les communications transitant par ce réseau, sans affecter les autres données sécurisées. Cette technique, l’inspection profonde des paquets, aurait permis à l’Iran de bloquer certains échanges.

Toutefois, les efforts des autorités iraniennes n’auraient pas duré bien longtemps, puisque les instigateurs du réseau anonyme ont apporté des modifications afin de rendre l’interception des communications plus difficile. La technique employée par l’Iran n’aurait pas non plus permis d’identifier les internautes se connectant avec Tor.

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