Le Parti Socialiste a présenté aujourd’hui son projet pour 2012, intitulé « Le Changement ». Pas un seul mot n’est consacré à Internet, pour lequel des propositions devraient être formulées dans les prochains mois. La question de l’abrogation de l’Hadopi, notamment, n’est pas encore tranchée.

Mise à jour : le document intégral publié par le Parti Socialiste consacre un passage entier à la question de « l’égalité numérique », ce qui rend cet article basé sur la version partielle caduc, bien que l’analyse politique développée en seconde partie reste d’actualité.

La thématique « Internet » ou « numérique » n’est pas du tout dans les priorités du Parti Socialiste pour la campagne 2012. La formation dirigée par Martine Aubry a publié aujourd’hui sur son site internet le projet socialiste 2012 (.pdf), qui dans ses 34 pages ne consacre pas une ligne aux questions des réseaux et de leurs usages. Tout juste est-il question au détour d’une phrase d’investir dans le développement des réseaux de télécommunication via la banque publique d’investissement dont le PS propose la création, mais rien d’autre.

Contacté, un proche du bureau du Parti Socialiste nous explique qu’Internet n’est pas perçu comme un thème majeur de la campagne présidentielle et législative, et surtout pas comme un thème à part entière. La logique du PS est plutôt de voir le numérique comme un outil transversal pour la réalisation des objectifs définis par le projet, ce qui semble cohérent et bien pensé. Mais aujourd’hui, aucune exploitation concrète des TIC n’est citée dans le projet, y compris sur les thématiques qui s’y prêtent fortement. Comme par exemple le fait d’ « approfondir la démocratie pour la rendre plus proche et plus transparente« , ou de protéger les « contre-pouvoirs qui sont la garantie d’une démocratie vivante« . La question du contre-pouvoir médiatique n’est abordée que sous l’angle du CSA, de la télévision publique et de la concentration des médias, comme s’il n’y avait pas la conscience de l’importance prise par Internet dans le débat démocratique.

« Plusieurs choses sont en cours« , nous explique une des fourmis du Parti Socialiste. « Le projet publié aujourd’hui définit les grandes lignes, identifie des marqueurs pour la campagne, mais beaucoup de travaux sont en cours qui aboutiront à des propositions concrètes en matière de numérique dans le courant de l’année 2011« , ajoute-t-il. Des forums publics sont notamment prévus à l’automne, dont un qui abordera le volet numérique sous l’angle de la culture et de son financement. C’est là que devrait être prise, ou non, la décision de plaider à nouveau pour une licence globale ou de s’engager sur l’abrogation de l’Hadopi, ce qui est loin d’être actée. Cela demandera un certain courage politique que les candidats aux primaires de 2007 n’avaient pas démontré. Benoît Hamon excepté, tous les candidats y compris Martine Aubry s’étaient montrés réservés, ce qui reste un risque pour 2012. En témoigne la position molle de François Hollande.

Au sein même de la Haute Autorité, on se dit confiant sur le fait qu’un gouvernement de gauche n’abrogerait pas la riposte graduée, et certainement pas l’autorité administrative qu’il est toujours plus simple de créer que de défaire. Si ses pouvoirs pourraient être aménagés, son existence-même ne semble pas menacée, sauf coup de tonnerre improbable.

« Il est toujours plus risqué en campagne de s’engager sur une promesse dont on est sûr qu’elle soulèvera des oppositions, que de s’abstenir de parler d’un sujet dont on n’est pas sûr qu’il soit apporteur de voix nouvelles« , résume un proche de l’UMP. En clair, le Parti Socialiste pourrait estimer que les voix des internautes sensibles à l’Hadopi leur sont déjà acquis, et qu’il est inutile de risquer que les artistes se rebellent publiquement si la riposte graduée est remise en cause. « C’est pour cela que la question de l’abrogation de l’Hadopi devra être abordée comme une conclusion logique à la proposition de nouveaux modes de financement« , pronostique-t-on au Parti Socialiste.

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