Bluff, ou réelle révision de sa stratégie ? Fatigué par des années de négociations qui n’aboutissent pas, Google pourrait décider de lancer Google Music sans l’accord des majors de l’industrie musicale. Son futur service d’écoute à distance étant alimenté par les MP3 stockés par l’utilisateur, la firme aura des arguments à faire valoir devant les tribunaux si l’affaire se termine en justice.

Le service Google Music est devenu une arlésienne, depuis les premières rumeurs lancées en 2009 selon lesquelles Google négocierait avec les quatre majors de l’industrie musicale pour sortir sa plateforme. Depuis les fausses alertes ont été nombreuses. Encore récemment, Motorola assurait à Barcelone que le service serait lancé par Google en même temps qu’Android 3.0. Or ça ne devrait pas être le cas.

La firme de Mountain View, malgré sa grande puissance, n’arrive pas à négocier avec les grandes maisons de disques. Et s’en agace. « Dépité par les difficultés rencontrées pour obtenir des licences auprès des labels, en particulier auprès de Warner Music, Google serait sur le point de faire machine arrière concernant le lancement de son service Google Music« , rapporte Musique Info, qui cite The Music Void. Le géant américain ne renoncera pas pour autant à lancer un service de musique pour ses utilisateurs. Seulement, par excès de gourmandise, les majors semblent avoir convaincu Google de faire sans elles, quitte à devoir défendre leur cause devant les tribunaux.

Google pourrait en effet imiter Amazon et son service de streaming lancé sans licences, à partir des MP3 stockés par les utilisateurs sur son service d’hébergement et lus à distance. Plutôt que d’utiliser un logiciel de lecture installé localement, comme Winamp, Windows Media Player ou iTunes, l’internaute reçoit directement le flux MP3 lu par un script sur une page web. L’usage est très similaire, mais les maisons de disques aimeraient y voir une différence juridique qui justifie de passer à la caisse pour la lecture de chaque morceau. Sony Music a déjà menacé de porter plainte contre Amazon.

« Michael Nash, responsable du numérique chez Warner Music, exigerait de Google de facturer son service de stockage déporté de la musique 30 dollars par an, quand Google souhaite proposer à ses clients la gratuité pour les 500 premiers titres stockés dans leur disque dur virtuel. Le fait que les ayant droit ne montrent pas plus de velléités de trainer Amazon en justice encouragerait Google à se simplifier la vie« , écrit Musique Info.

Une vidéo présentant le service Google Music intégré à Android 3.0.336 :

Voir aussi la démonstration faite lors du Google I/O 2010, à la 34ème minute :

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