Est-ce la mort du Parti Pirate français ? Non, assure-t-il. Pourtant la jeune formation politique aura du mal à s’en remettre. Paul Da Silva, qui était depuis plus de six mois président du Parti Pirate, a présenté lundi sa démission. « J’y ai laissé ma santé (passant d’un demi paquet de cigarettes par jour à un et demi notamment), mes nerfs, des amis que je n’ai plus le temps de voir, et mon couple…« , explique-t-il sur son blog. Mais c’est aussi et surtout au terme d’un conflit interne que Paul Da Silva a remis sa démission, qui sera effective dans un mois.
« Depuis quelques semaines, plusieurs membres en vue du PP ont commencé à véhiculer des idées qui s’éloignaient du PP et qui, pour certaines, étaient non seulement légalement répréhensibles mais également moralement« , raconte-t-il. Lundi matin, l’un d’eux aurait posté un contenu jugé inacceptable par le président du Parti Pirate, qui lui a fermement demandé de veiller à ne pas donner de grain à moudre à ses détracteurs. Mais loin de soutenir leur président, d’autres membres du PP se seraient opposés à Paul Da Silva, qualifié de censeur. Se sentant à la fois isolé et fatigué, il a donc démissionné.
Or son départ à un an des élections législatives est une perte importante pour le Parti Pirate. En quelques mois, celui qui avait été porte-parole du PP avant d’en prendre la présidence avait su apporter une crédibilité au Parti Pirate France, jusque là divisé et illisible. Très présent, impliqué et mieux organisé que ses prédécesseurs, Paul Da Silva avait construit un discours cohérent, et organisé des actions constructives. On se souvient notamment du recours constitutionnel contre la loi Loppsi, rédigé sous licence libre, qui a permis de mettre au jour les faiblesses du recours officiellement déposé par le Parti Socialiste.
Selon nos informations, Paul Da Silva a également démissionné du Parti Pirate International, dont il était devenu co-administrateur au mois de mars dernier. Son départ signe donc aussi une perte d’influence du PPF au niveau mondial, et risque de plonger à nouveau la formation politique naissante dans l’amateurisme et/ou l’extrémisme. Si ce n’est le chaos. Pour le moment, aucun leader naturel ne s’impose en successeur, qui sera désigné dans un mois.
Le président démissionnaire se veut cependant optimiste. Selon lui, sa décision « ne remet aucunement en cause la pertinence d’avoir un PP en France« , et Paul Da Silva encourage les internautes à adhérer. « Je n’aurai probablement pas eu à prendre pareille décision si le nombre de membres était plus élevé et si je n’avais pas eu à m’impliquer autant« , dit-il.
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