Selon un nouveau sondage réalisé pour l’Hadopi, et analysé en avant-première par le Figaro, les internautes avertis par la Haute Autorité auraient été 50 % à arrêter totalement de pirater.

Mise à jour : nous avons publié les résultats partiels de l’étude.

Il faudra attendre la publication complète du sondage, dont Le Figaro a obtenu une exclusivité qui lui permet de livrer sa propre interprétation sans contre-expertise possible. Selon le journal, une nouvelle étude livrée par l’Hadopi démontrerait que 50 % des abonnés ayant reçu un avertissement de la Haute Autorité « affirment avoir arrêté de consommer de façon illégale« . L’échantillon doit cependant être extrêmement faible, puisque seuls 7 % des sondés disent avoir reçu ou connaître dans leur entourage plus ou moins proche un abonné qui a reçu un courrier de l’Hadopi.

Parmi l’ensemble de ceux qui déclarent que la riposte graduée a eu un impact sur leur consommation (41 % des sondés), qu’ils aient reçu un avertissement ou non, 38% des sondés disent avoir totalement arrêté le piratage. Ce qui ne représente que 15,5 % des sondés.

Pour l’autre moitié des avertis, « 22% continuent, mais plus modérément« , et « un quart poursuit le téléchargement illégal, et 2% disent pirater plus qu’avant« . Selon le quotidien, « l’Hadopi aurait spécifiquement conduit 41% des internautes à changer d’habitudes de consommation« . Dans son étude témoin publiée en début d’année, qui lui sert de point de départ à l’observation des évolutions de comportement, l’Hadopi notait que 50 % des internautes disaient ne pas vouloir changer leurs habitudes.

Mais comme nous l’avions souligné, la principale question soulevée par l’Hadopi et son sondage de début d’année n’était pas celle de son efficacité, mais de sa légitimité. Ils étaient en effet 51 % à penser que l’Hadopi « ne sert que les intérêts particuliers de certains« , et 41 % à juger qu’elle « porte atteinte aux libertés individuelles« . Or sur ce point il difficile de juger, le Figaro expliquant seulement que « la moitié des sondés considèrent que l’Hadopi est une bonne initiative« .

Enfin, il est important de noter que l’article du Figaro s’intéresse (et c’est normal) exclusivement aux évolutions de comportement sur le piratage et la consommation légale de biens culturels… mais pas sur l’objet officiel des avertissements de l’Hadopi. On ne sait pas, pour le moment, si les internautes savent davantage sécuriser leur accès à Internet, et/ou si les avertissements de l’Hadopi les ont incité à installer des moyens de sécurisation pour éviter de recevoir de nouveaux avertissements.

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