La Business Software Alliance (BSA), une organisation chargée de défendre les intérêts des éditeurs de logiciels, a publié ce jeudi une étude conduite en partenariat avec le cabinet IDC. Le groupement d’éditeurs, qui compte parmi ses membres des entreprises comme Adobe, Apple, Microsoft, Symantec et McAfee, note que la France reste en pointe du piratage des logiciels commerciaux.
Selon les données du BSA, 39 % des logiciels installés l’année dernière en France étaient piratés, représentant une valeur commerciale de plus de 1,9 milliard d’euros. Le consortium affirme que la France arrive en tête du classement des pays européens, loin devant l’Allemagne (1,4 milliard d’euros, 27 % des logiciels sont piratés), l’Italie (1,3 milliard, 49 %) et le Royaume-Uni (1,3 milliard, 49 %).
« Ces constats montrent que, malgré un lent recul du taux de piratage des logiciels dans notre pays, au rythme d’un point par an, le travail à accomplir demeure considérable. En effet, la France reste le pays d’Europe où la valeur commerciale des logiciels piratés est la plus élevée. Plus nous réduisons le piratage, mieux c’est pour l’économie française » a déclaré Jean-Sebastien Mariez, porte-parole de BSA.
Le piratage des logiciels en France semble en effet connaître une certaine érosion depuis quelques années. Depuis 2005, c’est une baisse de 7 points qui est constatée par la Business Software Alliance. Une baisse qui s’est maintenue malgré la récession économique mondiale. À l’international, 19 pays avaient vu le niveau de piratage augmenter, tandis que 54 autres l’ont vu diminuer.
Pour cette nouvelle enquête, le cabinet IDC a également mené une enquête d’opinion auprès des propriétaires de PC afin de connaître leur attitude face au piratage des logiciels. La Business Software Alliance assure que les sondés sont bien conscients que les logiciels commerciaux sont préférables aux logiciels piratés, car ils sont plus sûrs et plus fiables.
La BSA avait déjà défendu ce point de vue en 2009, estimant que les PC où sont installés des logiciels piratés sont beaucoup plus exposés à des logiciels malveillants. « Globalement, il y a des preuves significatives pour lier le piratage de logiciels avec la fréquence des attaques de malwares » écrivait-elle à l’époque, même si cette « corrélation n’a pas été mesurée avec précision« , se basant simplement sur des « preuves industrielles« .
À l’inverse, les Français restent attachés aux installations multiples (65 % des votants) ou aux achats sur des sites d’enchères (62 %). « Ces résultats confirment qu’il faut faire comprendre aux utilisateurs que les logiciels téléchargés depuis des réseaux P2P sont souvent illicites, et qu’installer sur plusieurs ordinateur chez soi ou au bureau des logiciels achetés pour une seule machine relève du piratage » a poursuivi le porte-parole.
À l’échelle européenne, la BSA affirme que la valeur commerciale des logiciels piratés atteint 9 milliards d’euros, dont un cinquième est imputable à la France. Au niveau mondial, le piratage des logiciels coûterait 40 milliards d’euros à l’industrie. La BSA décrit cette somme comme un « montant record », deux fois supérieur à celui enregistré en 2003.
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