C’est un contraste assez saisissant. Uniquement disponible aux États-Unis, la radio en ligne Pandora a été introduite à la Bourse de New York. L’engouement des investisseurs pour la radio, qui offre la possibilité de trouver de la musique en fonction de ses goûts, est très fort, note le site Challenges. Le montant de l’action est progressivement passé de 7 à 16 dollars en quelques temps, valorisant le service à 2,5 milliards de dollars.
Le succès de Pandora, qui a pu écouler 14,7 millions d’actions, devrait conduire la radio en ligne à faire jouer la clause de sur-allocation qui entraînera la cession de 2,2 millions d’actions supplémentaires. Mais le décollage boursier de Pandora interpelle, dans la mesure où le coût des droits d’auteur augmente et des investissements massifs sont attendus.
Comme le souligne Challenges, Pandora est encore loin d’être rentable, d’autant que la situation du secteur de la musique en ligne se complexifie. La radio prévoit d’enregistrer des pertes d’exploitation « au moins jusqu’à la fin » de son exercice budgétaire annuel, le 31 janvier 2012. Au premier trimestre, Pandora a perdu 9,1 millions de dollars même si la perte annuelle nette a été divisée par deux, la ramenant à 11 millions de dollars.
Par ailleurs, non seulement Pandora perd de l’argent, mais le service évolue dans un secteur désormais convoité par des géants comme Google, Apple et Amazon. Les trois poids lourds du web et de la high tech ont dévoilé en l’espace de quelques semaines d’intervalle leur service musical. Et ces géants n’arrivent pas sur le marché du streaming à pas feutrés. Ils déploient une puissance de frappe considérable pour séduire l’internaute.
L’engouement autour de Pandora laisse donc au minimum perplexe, tandis que le montant très élevé interroge. Une bulle spéculative se forme-t-elle autour de Pandora ? La question d’un niveau de valeur d’échange nettement supérieure à sa véritable valeur peut légitimement se poser, et pas uniquement à propos de la radio numérique mais aussi sur les sites communautaires… comme Facebook.
D’après les informations de CNBC, la valorisation de réseau social pourrait atteindre 100 milliards de dollars lors de son introduction en bourse qui doit survenir en 2012. Un montant très impressionnant, qui est évoqué à l’heure où le site serait en net ralentissement, voire en décroissance, dans certains pays industrialisés.
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