La Commission européenne a dévoilé une nouvelle enquête sur le rapport qu’ont les Européens avec la protection de la vie privée dans la sphère numérique. Les résultats montrent que si 75 % d’entre eux acceptent que la divulgation de données personnelles soit désormais monnaie courante, ils sont aussi une large majorité à réclamer des règles et des outils permettant d’effacer à tout moment les informations personnelles mises en ligne.
Dans l’ensemble, les Européens se montrent relativement prudents. 62 % ne révèlent que le minimum d’informations requises de manière à protéger leur identité. Les comportements sont en revanche plus variés sur les sites de socialisation, dans la mesure où ces derniers incitent naturellement à en dire plus. 90 % livrent quelques informations biographiques, 50 % des informations de nature sociale et 10 % des données sensibles.
Les Européens n’accordent par ailleurs pas une confiance aveugle aux sociétés (dont les moteurs de recherche et les réseaux sociaux) qui sont susceptibles d’exploiter des données personnelles. 70 % des sondés se disent préoccupés par l’utilisation que les entreprises font de ces informations, estimant n’avoir qu’un contrôle partiel, voire aucun, sur celles-ci.
En conséquence, les Européens réclament essentiellement deux choses. La première est la généralisation de l’adhésion préalable. 74 % souhaitent donner leur autorisation explicite avant la collecte et le traitement de leurs informations personnelles par un service ou une société. 75 % réclament la possibilité d’effacer, quand ils le veulent, les données à caractère personnel les concernant qui sont mises en ligne.
L’enquête menée par la Commission européenne arrive dans un contexte spécifique, puisque l’exécutif européen souhaite réviser les règles en vigueur en matière de protection des données personnelles. En effet, l’actuelle directive date de 1995, à une époque où le réseau Internet et les nombreux services qui s’y trouvent étaient loin d’être aussi répandus qu’aujourd’hui.
Le droit à l’oubli sera l’un des grands enjeux de cette réforme. Rappelons qu’en France, la secrétaire d’État à l’économie numérique de l’époque, Nathalie Kosciusko-Morizet, avait présenté une charte sur le droit à l’oubli numérique. Des entreprises comme Copains d’avant, les Pages Jaunes (123 People), Skyrock, Trombi, Viadeo et Microsoft avaient signé le document, mais pas les deux géants que sont Google et Facebook.
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