Le Parti pirate russe semble condamné à choisir un autre nom. Après le refus du ministère de la justice russe, c’est au tour de l’action en justice de tomber à l’eau. Pour participer aux élections, le mouvement doit être officiellement reconnu par les autorités. Le président de la formation songe à renommer le mouvement.

Le Parti pirate de Russie ne verra sans doute jamais le jour officiellement… tout du moins sous ce nom. Après avoir vu leur demande d’enregistrement rejetée en mars dernier par le ministère de la justice russe, c’est au tour d’un tribunal de mettre un coup d’arrêt aux ambitions du jeune mouvement politique. Un juge moscovite a estimé que le rejet du ministère équivalait à un « document manquant », indique Torrentfreak.

À l’origine de ce blocage, l’interprétation du terme pirate par les autorités. Le ministère de la justice russe pense que la piraterie n’est pas un sujet à prendre à la légère et que les attaques sur les mers ou sur les fleuves constituent un délit pénal en Russie. Dans ces conditions, l’enregistrement d’un Parti pirate ne peut aboutir. Une décision curieuse, surtout au regard de la situation du Parti pirate en Europe et dans le monde.

Comme nous l’indiquions dans notre précédente actualité, il existe plusieurs dizaines de formations brandissant la bannière Parti pirate dans le monde, notamment en France. À aucun moment, le nom n’a posé problème lors de l’enregistrement. Certaines formations ont même remporté des élections, dont l’exemple le plus frappant est l’arrivée de deux députés au Parlement européen.

Pour le moment, le Parti pirate russe se retrouve coincé. Si le militantisme en ligne ne nécessite pas de reconnaissance légale particulière, la participation au jeu politique impose que la formation soit autorisée par les autorités. Si ce n’est pas le cas, le Parti pirate russe peut faire une croix sur les élections. Ce qui va à l’encontre de ses objectifs, puisque le mouvement souhaite participer aux élections législatives du 4 décembre 2011.

La décision de changer le nom du Parti pirate russe sera lourde de conséquence. Si le mouvement refuse, il se mettra hors-jeu. S’il accepte, il donnera un coup de canif certain à son image dans la mesure où le Parti pirate cultive son identité à travers une symbolique très précise, incluant le nom du mouvement, le logo du Parti et même certains smileys ( « /-) » évoquant le bandeau de pirate couvrant un oeil).

Les options du Parti pirate russe sont donc limitées. Sur son blog, le président Pavel Rassudov évoque quelques noms de remplacement : Pirazzkaya Partiya Rossii (Parti Pirrate de Russie), Pira7e Party of Russia ou encore Bez nazvaniya (sans titre). Et pourquoi pas tout simplement « PP » ou « Parrot Party » (le Parti du perroquet), comme suggéré en commentaires ?

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