Une page va se tourner à la Commission nationale de l’informatique et des libertés. Le président de l’autorité administrative indépendante a annoncé ce mercredi sa démission prochaine. Alex Türk souhaite se consacrer aux élections sénatoriales françaises qui auront lieu le 25 septembre prochain. En conséquence, le président de la CNIL quittera ses fonctions le 21 septembre.
Le président de la CNIL, également sénateur du nord depuis le 24 septembre 1992, n’avait pas beaucoup d’autres solutions. Comme il le dit lui-même, les nouvelles dispositions législatives adoptées en mars dernier empêchent de cumuler ces deux fonctions. Il a donc dû trancher entre son mandat parlementaire, qu’il veut renouveler, et son rôle au sein de la CNIL.
Alex Türk n’était toutefois pas obligé de démissionner, dans la mesure où les règles sur le cumul n’entrent en vigueur qu’à partir du 1er septembre 2012. Toutefois, « dans un souci de clarté vis-à-vis des grands électeurs sénatoriaux […] et afin d’assurer la continuité de l’action menée par la CNIL » le sénateur a préféré prendre les devants. Certains y verront une tactique politique, d’autres une décision bienvenue.
Comme le rappelle sa fiche sur le site de la CNIL, Alex Türk est aussi un ancien de l’autorité administrative indépendante, en plus d’être un habitué du Sénat. Il est membre de la Commission nationale de l’informatique et des libertés depuis 1992. Il est passé vice-président en 2002, puis président le 3 février 2004. Il a notamment présidé le G29, l’instance réunissant les CNIL européennes, entre février 2008 et février 2010.
Alex Türk laissera une trace mi figue mi raisin de son passage à la CNIL. L’homme avait été particulièrement critiqué lors des textes de loi Hadopi et Dadvsi. On se souvient par exemple que les Big Browser Awards France avaient, en 2010, décerné le « prix spécial du jury » au président de la CNIL. « Alex Türk endosse les habits du défenseur tout terrain de la vie privée et des libertés alors qu’il en est parfois le fossoyeur et souvent le facilitateur« .
« Depuis 10 ans, on ne peut que constater que (la CNIL) a perdu l’essentiel de ses pouvoirs, en particulier celui qui lui permettait de contrôler a priori les fichiers d’état et les fichiers de sécurité« , et « la responsabilité de celui qui occupe le siège de président depuis plus de 6 ans, ne peut être minorée » peut-on lire sur sa fiche de nominé. Celui-ci avait par la suite cherché à justifier son soutien envers Hadopi et Loppsi.
L’élection du nouveau président de la CNIL aura lieu le 21 septembre, après la démission d’Alex Türk. Il sera choisi parmi les autres commissaires.
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