Plate-forme téléchargement légal de musique, Beezik a été l’un des premiers services, aux côtés de Deezer et Vidéo À Volonté, à réclamer le label de l’Hadopi dédiée à l’offre légale. Après une procédure de plusieurs semaines, le site a finalement décroché son précieux sésame en juin dernier et affiche depuis ce jour le logo PUR (Promotion des Usages Responsables) sur sa page d’accueil.
Alors que Beezik célèbre ce mois-ci ses deux ans d’existence, la lettre professionnelle Édition Multimédi@ s’est entretenue avec les trois fondateurs de la plate-forme. L’occasion pour eux de vanter la pertinence de leur modèle économique. En effet, Beezik propose aux internautes de télécharger gratuitement des morceaux de musique après le visionnage d’une publicité. Un mécanisme qui se différencie de la concurrence et qui a su séduire.
Le gratuit, passerelle vers le payant
Pour les trois dirigeants de Beezik, il est donc évident que le modèle gratuit – financé en réalité par la publicité – a un avenir même face à des poids lourds comme Deezer ou Spotify qui proposent des solutions payantes. « Notre conviction est que le marché n’est pas monolithique et qu’une pluralité d’offres permettant à chacun d’accéder à la musique, selon ses souhaits ou ses moyens, est indispensable« .
« Dès lors, plus que jamais, il est nécessaire de disposer d’offres gratuites qui permettent d’accroître la monétisation de la musique pour les ayants droits. Beezik touche ainsi une nouvelle frange de consommateurs, recréant des revenus additionnels pour les artistes » ajoutent-ils, estimant que ces offres lancent « des passerelles vers d’autres services à valeur ajoutée, qui eux peuvent être payants« .
Une passerelle que Beezik compte bien emprunter. Les trois hommes ont précisé lors de l’entretien qu’en complément du téléchargement gratuit de singles, la plate-forme a mis en place depuis le premier semestre 2011 l’accès au téléchargement payant d’albums entiers, sans publicité. D’autres offres payantes, destinées notamment au mobile, sont par ailleurs à l’étude.
La licence globale légitimerait le piratage
Au cours de l’interview, les trois dirigeants de Beezik ont également égratigné la licence globale, qui revient de façon récurrente dans les discussions sur l’adaptation du droit d’auteur dans l’espace numérique. Dernièrement, des personnalités politiques ont, à l’occasion de la présentation de leur programme numérique pour 2012, relancé l’idée d’un mécanisme visant à légaliser les échanges non-commerciaux de contenus audiovisuels.
« La tentation de la mise en œuvre d’une licence globale apparaît non seulement dangereuse, mais aussi extrêmement aléatoire. Outre l’impossibilité juridique de justifier – au regard du droit européen et international – une telle mesure, laquelle ‘légitimerait’ le piratage, celle-ci aurait pour effet de détruire de facto l’ensemble de l’industrie de distribution numérique et physique de la musique« .
« Elle aurait également comme conséquence indirecte de fragiliser encore plus la création nationale au profit des grosses productions internationales » ajoutent-ils. En effet, un service comme Beezik serait particulièrement exposé si la licence globale était introduite en France. Les internautes, à choisir entre prendre de la musique gratuitement sur les réseaux P2P et télécharger de la musique gratuitement mais où le visionnage de la publicité est imposé, risquent de vite manifester leur préférence.
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