Deux ans après le lancement du site NosDéputés.fr, qui a pour ambition de contrôler l’activité des députés et d’analyser leurs prises de position, c’est au tour des sénateurs d’être sous la loupe des Français. En effet, l’initiative Regards Citoyens s’attaque désormais à la chambre haute du parlement. Après une longue gestation, le site NosSénateurs.fr vient d’ouvrir et compte abattre le même travail que NosDéputés.fr.
Le collectif Regards Citoyens poursuit donc sa quête en faveur d’une démocratie plus ouverte. L’an dernier, il a notamment conçu un outil collaboratif pour identifier les lobbyistes en France. Cela a conduit à l’identification de 19 000 lobbyistes en deux semaines, tous recensés dans une application dédiée. L’initiative a également participé à la stimulation des données publiques ouvertes.
La compilation des données disponibles est tout simplement impressionnante. Sur Twitter, les responsables du projet indiquent avoir mis en ligne plus de 870 000 interventions, 50 000 amendements, 40 000 questions écrites et 6 000 documents du Sénat. Autant d’éléments qui doivent permettre aux citoyens, grâce aux outils, graphiques et statistiques proposés par le site, d’observer, d’analyser et commenter les travaux des sénateurs.
« Conçue comme une plateforme de médiation entre citoyens et sénateurs, le site propose à chacun de participer et de s’exprimer sur les débats parlementaires. Au travers de leurs commentaires, les utilisateurs sont invités à créer le débat en partageant leur expertise lorsque cela leur semble utile. Peut-être pourront-ils ainsi nourrir le travail de leurs élus ? » souligne NosSénateurs.fr.
La sortie cette semaine du site est loin d’être fortuite. Des élections sénatoriales sont programmées pour le 25 septembre prochain. Près de la moitié de l’ensemble des sénateurs (170 sur 343) est concernée par ce scrutin. Si les Français ne peuvent pas directement voter, ce droit étant réservé aux grands électeurs, l’arrivée du site a le mérite de braquer les projecteurs sur l’assiduité et l’engagement des parlementaires.
Des sénateurs bavards…
D’après l’association Regards Citoyens, les premiers chiffres communiqués mettent en lumière une plus grande activité parlementaire au Sénat qu’à l’Assemblée nationale. « Depuis le 1er octobre 2007, les sénateurs ont ainsi prononcé 33 millions de mots contre 29 millions pour les députés pour une durée de présence quasi-identique, selon les premières exploitations des données » est-il expliqué à l’AFP.
…assidus…
Selon Tangui Morlier, l’un des fondateurs de NosSénateurs.fr, les élus de la chambre haute sont aussi davantage présents que leurs collègues de la chambre basse. « Ils sont proportionnellement plus présents en commission« , avec 23 députés sur 577 en commission contre 20 sénateurs sur 343. En moyenne, un sénateur a assisté à 203 réunions de commission contre 137 pour un député.
…et frondeurs.
Toujours selon le site NosSénateurs.fr, cité par l’AFP, « 20 % des amendements sont adoptés contre l’avis du gouvernement« . Le Sénat n’hésite pas à se montrer âpre avec le pouvoir lors de certains débats. De plus, « la proportion des amendements adoptés venant de l’opposition est ‘deux fois plus importante qu’à l’Assemblée, ce qui tend à démontrer que le taux d’adoption sans avis favorable du gouvernement est plus important au Sénat’« .
En parallèle du lancement de NosSénateurs.fr, rappelons la décision du Sénat de mettre en temps réel et à la disposition des internautes les résultats des prochaines élections sénatoriales dans un format ouvert. Une licence, spécialement conçue pour les résultats électoraux, sera utilisée. Autant d’initiatives qui laissent augurer l’émergence d’une démocratie 2.0.
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