L’Arcep a communiqué jeudi le résultat de la procédure d’attribution des fréquences de la bande des 2,6 Ghz. Sans surprise, l’autorité de régulation des télécoms a retenu les quatre dossiers d’Orange, Bouygues Télécom, SFR et Free, ce dernier étant pour la première fois de son histoire bénéficiaire de fréquences de téléphonie mobile. Chacun des opérateurs a versé entre 150 et 287 millions d’euros :
- Bouygues Telecom obtient 15 MHz duplex pour 228 011 012 € ;
- Free Mobile obtient 20 MHz duplex pour 271 000 000 € ;
- Orange obtient 20 MHz duplex pour 287 118 501 € ;
- SFR obtient 15 MHz duplex pour 150 000 000 €. La filiale de Vivendi est par ailleurs le seul opérateur à ne pas avoir souscrit d’engagement à accueillir des opérateurs virtuels (MVNO) sur son réseau.
« La procédure a atteint son objectif de développement de la concurrence sur le marché mobile, en conduisant à une répartition équilibrée des fréquences de la bande 2,6 GHz entre les opérateurs de réseaux mobiles, ainsi qu’à la prise d’engagements importants d’accueil des opérateurs mobiles virtuels (selon le modèle dit » full MVNO « )« , se félicite l’ARCEP dans un communiqué.
« L’attribution de ces fréquences a également permis une forte valorisation du domaine public, avec un montant de 936 millions d’euros (contre 700 millions d’euros de prix de réserve). »
Free, qui voulait retarder l’attribution des fréquences en demandant un délai de paiement, a pu signer un premier chèque de 271 millions d’euros pour investir le marché de la téléphonie, proche des 287 millions proposés par Orange. Ce qui donne pour le moment raison à Eric Besson lorsqu’il s’est montré ferme sur les modalités de paiement, comme l’a confirmé le Conseil d’Etat.
L’attribution des fréquences n’est cependant encore terminée. Après la bande des 2,6Ghz, l’ARCEP doit encore attribuer les licences d’exploitation des fréquences de la bande des 800 Mhz, issue de l’arrêt de la télévision hertzienne analogique. Les candidatures pour ces fréquences doivent être déposées au plus tard le 15 décembre 2011. Or il s’agit des fréquences les plus intéressantes techniquement, et les plus chères. L’Etat a ainsi fixé un prix de réserve de 1,8 milliards d’euros pour l’ensemble des fréquences de la bande des 800 Mhz, qui seront durement disputées.
Sur le plan budgétaire, l’opération est excellente pour l’Etat français qui rentre déjà dans ses caisses près d’un milliard d’euros, en période de crise. En revanche, pour les consommateurs, le prix des licences 4G se ressentira nécessairement sur le prix des factures de téléphonie, qui incorporeront une part d’amortissement du montant des enchères.
Dans un communiqué, le groupe Iliad propriétaire de Free s’est « réjouit d’être avec l’opérateur historique le candidat le mieux doté en spectre 4G en emportant 20 MHz« . « Grâce à ces fréquences, Free Mobile va être à même de proposer ses services de téléphonie mobile à un plus grand nombre d’abonnés et de développer rapidement une offre 4G. Ces capacités permettront à Free Mobile de répondre à la demande grandissante de débit et de renforcer à terme sa dynamique d’innovations techniques et tarifaires« ; ajoute le groupe de Xavier Niel.
D’ores et déjà, l’opérateur annonce qu’il sera « à même de proposer les débits les plus élevés du marché« .
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