Nous en savons un peu plus sur les détails de l’accord amiable qui a été conclu la semaine dernière entre Deezer et Universal. Selon des informations obtenues par nos confrères de Zdnet, la plate-forme musicale française s’est résolue à accepter une limitation de l’écoute d’un même titre à 5 fois maximum. Au-delà, le morceau ne sera plus accessible à moins de souscrire un abonnement payant.
Cette restriction, qui s’inspire de celle déjà en place sur Spotify, est avant tout destinée à convertir les auditeurs gratuits du service en abonnés réguliers. En effet, le président d’Universal Music France, Pascal Nègre, n’est pas un farouche partisan de l’écoute gratuite illimitée. Il estime que cette écoute doit fonctionner comme un produit d’appel afin de diriger les internautes vers une offre payante.
« Quand on voit des gens qui écoutent 35 fois la même chanson, vous vous dites qu’au bout d’un moment, le gars, il faut qu’il aille acheter le titre. […] Quatre écoutes, c’est suffisant pour savoir si on veut acheter un titre » avait-il expliqué en début d’année, au cours d’une interview donnée à Radio Campus. Ce plafonnement ne devrait toutefois pas arriver tout de suite, puisqu’il est question d’une mise en place en 2013.
Les efforts consentis par Deezer n’ont pas été décidés de gaieté de cœur. Comme le rappelle Zdnet, le service français n’était pas favorable à cette mesure qui pourrait produire l’effet inverse de celui attendu. Nombreux sont les internautes à refuser les modèles d’offre légale avancés par les ayants droit et les autorités. La restriction sur Spotify et maintenant sur Deezer peut amener certains d’entre eux à migrer vers des solutions illégales.
Deezer a toutefois plié face aux exigences d’Universal et s’est engagé à atteindre un certain seuil d’abonnés payants. Le nombre exact d’abonnés payants attendu par Universal n’est pas précisé, mais Deezer a tout intérêt à l’atteindre au plus vite. En effet, si la plate-forme manque son objectif, elle devra appliquer plus rapidement que prévue cette limitation.
Rappelons que Deezer limite déjà l’écoute gratuite à 5 heures par mois. Comme nous l’expliquions alors, ce bridage est le signe que le modèle de la gratuité d’accès à la musique financé par la publicité n’a pas fonctionné pour Deezer. Les labels, qui ont soutenu fortement Deezer lors des débats sur la loi Hadopi, ont constaté à regret que la rentabilité n’était pas au rendez-vous.
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