C’est probablement une première pour Google, déjà contesté par les accusations croissantes d’abus de position dominante. Si le moteur de recherche a souvent répété qu’il travaillait avec le souci de plaire aux internautes et non aux sites internet qu’il référence, c’est la première fois que Google soulève de cette manière la défiance des professionnels du référencement.
Il y a quelques jours, la firme de Mountain View a annoncé que l’ensemble des recherches des utilisateurs inscrits sur Google seraient désormais effectuées sous le protocole SSL, qui a pour effet de bord de ne plus permettre aux webmasters de connaître les mots clés grâce auxquels les internautes sont arrivés sur leur site. Ce protocole, qui permet de chiffrer les pages pour éviter l’interception de leur contenu (en particulier sur les connexions WiFi non sécurisées), bloque en effet la transmission du « rérefer », qui est un outil précieux pour beaucoup de professionnels du SEO. Jusqu’à présent, seuls ceux qui le demandaient pouvaient masquer leurs recherches derrière une adresse HTTPS.
Danny Sullivan, le créateur de l’influent SearchEngineLand.com, a lancé une pétition (avec d’autres) qui rassemble déjà plus de 700 signataires, qui demandent tous à Google de renoncer à imposer le SSL à l’ensemble de ses utilisateurs. Ou plus exactement qui lui demandent de continuer à fournir les mots clés saisis par les utilisateurs, plutôt que d’en faire une exclusivité de Google Analytics, comme la firme le prévoit (en fournissant au mieux les 1000 mots clés les plus générateurs de visites pour chaque site).
« En tant qu’éditeur de contenus sur Internet, nous estimons que la suppression des informations sur les mots clés référents des résultats de recherche naturelles endommage notre capacité à fournir des contenus de bonne qualité à nos utilisateurs« , commence le texte de la pétition. « En supprimant ces données Google ne lèse pas seulement les sites web légitimes, il pousse aussi potentiellement des sites de moindre qualité à se réfugier davantage vers des méthodes de collectes de données black hat (par exemple des spywares) pour compenser ces pertes de données« .
Surtout, les pétitionnaires reprochent à Google une certaine mauvaise foi. En effet, la firme a expliqué qu’elle ne transmettait pas les mots clés aux webmasters pour garantir la vie privée des internautes. Mais Google transmettra toujours ces informations aux annonceurs dont les publicités sont cliquées, pour leur permettre de savoir quels mots clés génèrent le plus de clics. Une vie privée à géométrie variable.
Techniquement, les pétitionnaires ne demandent pas explicitement à Google de renoncer au SSL. Car « il existe des manières de transmettre les informations des mots clés référents aux sites web sans compromettre la vie privée« , assure la pétition.
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