Mise à jour – L’ouverture du procès d’Apple suite à la diffusion de l’application Juif ou pas juif sur l’App Store ne débutera pas ce jeudi 17 novembre.
L’affaire sera réexaminée en référé le 24 novembre prochain, nous apprend Jean-Philippe Deniau sur Twitter.
Sujet du 27 octobre – L’application Juif ou pas juif, qui avait fait scandale le mois dernier, sera définitivement fixée sur son sort le 17 novembre prochain. Le tribunal de grande instance de Paris va en effet se pencher sur la procédure en référé contre Apple et iTunes déposée par la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra). Cette dernière réclame la suppression à distance du programme depuis tous les appareils l’ayant acheté.
L’effacement des applications déjà téléchargées, achetées ou non, est tout à fait faisable, Apple disposant d’ailleurs des outils nécessaires pour le faire. Cela permet à la société d’intervenir sur les périphériques de ses clients, souverainement ou suite à une décision de justice, afin de retirer un programme compromettant des données personnelles, endommageant le téléphone ou proposant des contenus illicites.
La suppression à distance de Juif ou pas juif ouvre pourtant de nouvelles problématiques. Pour l’avocate d’Apple, citée par la journaliste Chloé Woitier sur Twitter, « c’est comme si la justice interdisait un bouquin et obligeait tous les acheteurs à le ramener en magasin« . Au-delà de la question de la légalité du logiciel, c’est la démonstration criante de la perte progressive du contrôle par les utilisateurs de leur propre appareil.
Que ce soit avec les les gadgets électroniques ou les contenus numériques, sauf à opter pour des solutions libérées de toute mesure technique de protection, les individus sont en train de perdre la propriété des biens dématérialisés qu’ils acquièrent. L’exemple d’Amazon qui a ainsi pu désactiver à distance certains ouvrages sur les Kindle de ses clients est un cas d’école.
Apple avait retiré l’application de la version française de sa boutique en ligne le 15 septembre, deux jours après le début de la polémique. Celle-ci reste néanmoins accessible sur les versions étrangères de la plate-forme de contenus, notamment iTunes USA sous le nom de Jew or not jew. L’application avait horrifié plusieurs associations antiracistes et juives, au regard du but poursuivi par l’application : recenser les personnes supposées appartenir à la communauté juive.
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