Le marché de la musique numérique en téléchargement ne représente toujours que 13 % de l’ensemble du chiffre d’affaires de la musique enregistrée en France.

Malgré la mise en œuvre de la riposte graduée par l’Hadopi en septembre 2010, malgré la campagne pour le label PUR et son Emma Leprince, et malgré une offre légale qui s’est globalement développée, la musique en ligne peine toujours à trouver ses clients sur Internet. Et il n’est pas dit que la nouvelle Carte Musique Jeune y change quelque chose.

Selon les derniers chiffres de l’étude Gfk/Observatoire de la Musique, le chiffre d’affaires de la musique numérique représenterait seulement 13 % de la valeur totale du marché au 1er semestre 2011, en hausse de seulement 2,5 points.

Si l’on enlève les recettes liées au streaming et à la la vente de sonneries, le chiffre d’affaires du marché de la musique numérique s’élève à 50,2 millions d’euros sur la première moité de l’année, ce qui représente une hausse de 18,1 % par rapport à la même période l’an dernier. Un pourcentage qui peut paraître important, mais qu’il faut relativiser par la petitesse des valeurs absolues.

« Si l’on tient compte des chiffres annoncés par le SNEP pour les sonneries musicales, les abonnements et le streaming qui s’élèvent à 25,95 M€ (valeur gros TTC), le marché numérique totaliserait pas moins de 75M€ (approximativement, car ce chiffrage exprime des ventes marché TTC et gros TTC)« , nuance l’Observatoire de la Musique. Pas de quoi chambouler la tendance.

Alors qu’il avait noté une amélioration sensible des offres l’an dernier, l’Observatoire constate qu’il « apparait très nettement que la dynamique du deuxième semestre 2010 tend à marquer le pas« , et que même les plateformes de streaming comme Deezer ou Spotify présentent des signes de faiblesse. « Les limitations imposées pour ramener le plus grand nombre d’usagers aux abonnements payants, risquent de profiter aux sites communautaires qui ne sont pas limités et qui restent gratuits« , prévient-il en rapport aux nouvelles règles d’écoute limitée sur Deezer. Par ailleurs, ajoute l’Observatoire au sujet des Google Music et autres Amazon Cloud Player, « des alternatives spécieuses se mettent en place par l’intermédiaire du cloud, qui permet de légaliser une acquisition, quelle que soit son origine« .

Plus étonnant, l’Observatoire de la Musique constate des hausses du prix moyen de l’album et du titre single « sur l’ensemble des boutiques généralistes, spécialisées et les portails« . Si le prix moyen d’un titre téléchargé sur le web baisse très légèrement, à 1,06 euros contre 1,07 euros l’an dernier, le prix de l’album augmente en revanche à 8,80 euros (+ 2,8 %). Sur les plateformes mobiles, le prix moyen du single passe à 1,38 euros (+7,7 %), tandis que le prix de l’album baisse à 9,99 euros (- 2,3 %).

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