L’initiative de la Chine, de la Russie du Tadjikistan et de l’Ouzbékistan lors de la 66ème session de l’assemblée générale des Nations Unies n’a visiblement pas du tout séduit les États-Unis. Alors que ce petit groupe de pays a défendu fin septembre le principe d’un code de bonne conduite à respecter sur Internet, manière pour eux d’étendre leur emprise sur Internet, le vice-président américain Joe Biden a affiché son net désaccord envers les ambitions de ces quatre États.
À l’occasion de la conférence sur le cyberespace, qui se termine ce mercredi à Londres, Joe Biden a rejoint les opinions exprimées par le premier ministre britannique David Cameron et le ministre des affaires étrangères britannique William Hague sur la nécessité de ne pas enchaîner Internet et d’éviter de le soumettre à un contrôle gouvernemental trop lourd au regard des bénéfices sociaux, de la croissance économique et du développement offerts par Internet.
« Il y a certains individus qui ont un avis différent, comme vous le savez. Ils cherchent un instrument juridique international qui conduirait à un contrôle gouvernemental exclusif sur les ressources, les institutions et les contenus de l’Internet » a déclaré le vice-président, qui craint de voir des barrières numériques émerger pour filtrer et contrôler la libre circulation de l’information en ligne.
« Cela, à notre avis, mènerait à un Internet fragmenté qui ne connecte pas les gens entre eux mais les sépare » a poursuivi Joe Biden, qui a dépeint un cyberespace « stagnant » qui n’innoverait plus et qui serait moins sûr dans la mesure où les nations ne se feraient plus beaucoup confiance. En définitive, Joe Biden a estimé que si l’Internet n’est pas cassé, il n’y a pas besoin de le réparer (If it ain’t broke, don’t fix it).
Dans la charte de bonne conduite sur Internet, la Chine, la Russie, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan ont en particulier soutenu l’engagement à « réduire la dissémination de l’information qui incite au terrorisme, à la sécession, à l’extrémisme ou qui nuit à la stabilité politique, économique et sociale ainsi qu’à l’environnement spirituel et culturel« . Une formulation suffisamment vaste pour légitimer la censure en ligne.
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