Groupon vient d’effectuer son entrée à la bourse de New York. Si cette arrivée sur le marché semble, dans les premières heures des transactions, être un succès, cela n’efface pas les faiblesses de son modèle économique et les doutes des observateurs sur sa pérennité.

Groupon vient d’effectuer son entrée à la bourse de New York, dans l’indice du Nasdaq, spécialisé dans les nouvelles technologies. Avant l’ouverture, le prix de l’action était fixé à 20$, valorisant l’entreprise à 12,66 milliards de dollars, soit moitié moins que l’été dernier.

Groupon mettant 35 millions d’actions sur le marché, l’introduction en bourse (IPO – Initial Public Offering) lui rapportera 700 millions de dollars, minimum. C’est l’IPO la plus importante du secteur depuis celle de Google qui mettait en vente en 2004 près de 20 millions d’actions au prix de 85$ l’unité (soit une IPO de 1,67 milliards de dollars).

Pour l’heure, l’action a déjà gagné plus de 40%, atteignant même les 52% quelques minutes après l’ouverture des marchés. Cette variation porterait la valorisation de Groupon à près de 18 milliards de dollars. Mais, comme le rappelle le Wall Street Journal, ces résultats qui semblent bons sont à prendre avec des pincettes.

« Tout d’abord, cette augmentation signifie que les investisseurs privilégiés qui avaient réservé des actions les revendent pour faire un profit rapide. Ce n’est pas très bon signe (même si c’est courant). Ensuite, Groupon n’a vendu qu’une petite partie de ses actions, moins de 6%. La rareté peut faire que le prix soit sur-évalué sur la première journée » explique le journal.

De gros doutent planent en effet sur le modèle économique du site d’achat groupés. Comme le montre LeMonde.fr, Groupon a « essuyé une perte nette de 308 millions de dollars (223 millions d’euros) pour les neuf premiers mois de l’année, contre 77,7 millions de dollars (56,3 millions d’euros) durant la même période de 2010. » Le chiffre d’affaire n’augmente plus aussi vite qu’avant, avec seulement 10% d’augmentation au dernier trimestre, contre 33% habituellement. Enfin, dernier indicateur alarmant, le panier moyen de ses clients a reculé de 15%, augmentant la proportion de ses coûts d’acquisition qui, eux, ne baissent pas.

Enfin, cette entrée en bourse ne s’est pas faite sans frais. Groupon a dû débourser 5,7 millions de dollars pour avoir le droit d’entrer au Nasdaq. Cette somme se répartie en honoraires, frais d’enregistrement, et… des dépenses diverses pour plus d’un million de dollar.

Ce n’est rien comparé à la banque d’investissement qui les a accompagné dans cette IPO et qui récolte au passage 7% des 700 millions espérés, soit 49 millions de dollars. Ces mêmes banquiers disposent également d’une arme secrète, la « green shoe » qui, comme l’explique Business Insider, leur permet d’acheter plus de 5 millions d’actions supplémentaires pour 20$ et de les mettre en vente, récoltant l’éventuelle plus-value. Si l’action atteignait les 30$, la banque gagnerait 50 millions supplémentaires. Probablement le meilleur deal de toute l’histoire de Groupon…

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