Il faut un certain culot ou n’avoir aucun sens de la cohérence. La Société civile des auteurs-réalisateurs-producteurs (l’ARP) a publié un très court communiqué mardi matin, pour s’offusquer du plan de rigueur du gouvernement, qui n’exclue pas les biens et services culturels de l’effort collectif de désendettement. C’est-à-dire que leur taux de TVA réduit sera ramené, comme les autres, de 5,5 % à 7 %.
« Les cinéastes de L’ARP s’étonnent que le gouvernement français ne considère pas que les biens et service culturels constituent des biens de première nécessité, particulièrement en temps de crise, où la culture demeure un refuge de l’esprit« , dit le communiqué, ici reproduit dans son intégralité.
Ainsi ces représentants des industries culturelles voudraient que la culture soit mise sur le même plan « vital » que la nourriture ou l’énergie nécessaire pour se chauffer, qui eux resteront taxés à 5,5 %. Il faut du culot, lorsque l’on demande dans le même temps que ceux qui partagent ces biens culturels « de première nécessité » soient déconnectés du net, voire sanctionnés d’une amende pénale pour les plus téméraires.
Quel est ce lobby qui prétend dans un même souffle que les films qu’il réalise sont des biens « de première nécessité » (c’est-à-dire nécessaires à la survie !), mais que le fait de les partager avec son prochain doit relever dans le code pénal de peines plus lourdes que l’abandon de famille, le harcèlement moral ou la profanation d’un cimetière ?
Rappelons que c’est cette même ARP qui avait fait pression sur le député-maire de Beaune Alain Suguenot lorsqu’il avait milité pour une licence globale qui aurait permis de partager ces biens de première nécessité tout en rémunérant leurs créateurs, au moment de la loi DADVSI. En représailles, l’ARP a déménagé ses fameuses Rencontres Cinématographiques dans la ville voisine de Dijon, pour le plus grand plaisir de François Rebsamen.
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