Les premiers pas de Franck Riester sur Twitter ont été salués d’une manière un peu particulière. L’ancien rapporteur de la loi Hadopi à l’Assemblée nationale, convaincu de la pédagogie de la riposte graduée et artisan de la contravention de négligence caractérisée, a été épinglé pour avoir laissé fuiter des adresses e-mail depuis son site web personnel.

Charité bien ordonnée commence par soi-même. Avec la loi Hadopi est apparue une sanction d’un nouveau genre : la contravention de négligence caractérisée. En vertu du décret, la négligence caractérisée est le fait pour le titulaire de l’accès à Internet de « ne pas avoir mis en place un moyen de sécurisation » ou d’avoir « manqué de diligence dans la mise en œuvre de ce moyen« .

Dix-sept mois après la publication de ce décret, pas le moindre logiciel n’a été labellisé dans le cadre de la riposte graduée. Déjà à l’époque le décret ne disait rien sur ce « moyen de sécurisation » que devra mettre en œuvre l’abonné. Avec le temps, c’est devenu une arlésienne et il n’est pas sûr qu’un logiciel sera effectivement labellisé par la Haute Autorité.

Les moyens de sécurisation sont pourtant cruciaux, dans la mesure où le défaut de sécurisation fait peser sur l’abonné le risque d’une amende et d’une suspension de l’accès à Internet. C’est la clé de voûte de la loi si ardemment défendue par la majorité présidentielle et en particulier par le député Franck Riester, alors rapporteur du texte de loi à l’Assemblée nationale.

En matière de sécurité informatique, ce même Franck Riester n’est pourtant pas lui-même le plus précautionneux des députés qui ont soutenu le texte de loi. Comme le révèle le site Reflets.info, le parlementaire fait face à quelques négligences touchant Robots.txt et Changelog.txt, exposant son site à une faille XSS, qui permet à un attaquant d’injecter du code pour détourner le site ou récupérer des informations.

Plus grave encore que ces premières découvertes, Reflets.info a été informé d’une fuite de données personnelles d’une grande ampleur. En effet, il ne s’agit ni plus ni moins d’une base de données regroupant a priori des dizaines d’adresses e-mail. Il y en a certainement beaucoup, puisque l’historique d’envoi révèle des dates remontant jusqu’à mars 2009. Question subsidiaire : combien de ces mails ont été pris dans les filets de la riposte graduée ?

Les révélations autour du site de Franck Riester ne sont pas le fruit du hasard. Elles ont été faites au moment où le député UMP s’est décidé à rejoindre Twitter. L’élu, convaincu du rôle pédagogique de la loi Hadopi, fait donc ses premiers pas sur le site de micro-blogging sous une surveillance accrue des internautes. Nul doute que nombreux seront ceux à brocarder le moindre faux pas du député.

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